Comment le FBI a fait coincer les truands à Abidjan
Activement recherchés depuis de longs mois par les différents services de lutte contre la cybercriminalité à travers le monde, deux (02) membres actifs d’un vaste réseau de cybercriminels ont été mis aux arrêts le 21 juin 2013 à Abidjan. Il s’agit, selon la Plate-forme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) que nous avons contactée, hier lundi par téléphone, de Bahi Fulgence et de Doudou Hermann qui ont soutiré plus de 989 millions de fcfa, soit un peu plus de deux (02) millions de dollars américains. Le premier a été interpellé par les enquêteurs ivoiriens à son arrivée à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, le 21 juin dernier, à bord d’un vol de Royal Air Maroc. Une interpellation qui a été rendue possible, selon la PLCC, suite à une dénonciation du Federal Bureau of investigation (FBI) qui a donné des informations précises.
Soumis à un interrogatoire serré, Bahi Fulgence a fini par craquer avant de dénoncer le présumé cerveau du réseau criminel. L’originalité du modus operandi de ces délinquants du Net leur a permis de soutirer près d’un milliard de fcfa à leurs victimes. En effet, le gang s’était spécialisé dans les escroqueries sophistiquées de type phishing. Une technique d’arnaque consistant à usurper l’identité d’une entreprise, notamment les banques, les sites de commerce électronique, en invitant ses clients (Internautes) à se connecter en ligne par le biais d’un lien hypertexte. Les truands demandent, par exemple, aux clients de mettre à jour des informations relatives aux numéros de carte de crédit et un mot de passe les concernant, sur un site Web factice qui est une copie conforme du site original. Ces derniers donnent comme explication, une mise à jour du service ou encore une intervention du support technique. Bref, ces deux ’’brouteurs’’ qui ont fait plusieurs victimes en Occident, étaient recherchés par tous les services de lutte contre la cybercriminalité du monde. C’est pourquoi, dès après l’interpellation de Bahi Fulgence, un récidiviste notoire qui a déjà écopé d’une peine de 5 ans de prison au Sénégal pour vol de carte de crédit, le FBI a fait le déplacement d’Abidjan le lendemain en vue de féliciter le directeur de la PLCC, Stéphane Konan. Des recherches sont en cours, apprend-on, en vue de démanteler toutes les ramifications de ce vaste réseau de cybercriminalité qui ternit l’image de la Côte d’Ivoire qui s’est taillée, il faut le dire, une triste réputation en la matière.
G. DE GNAMIEN
Arnaque sur le Net : 02 ’’brouteurs’’ ivoiriens escroquent 1 milliard de Fcfa - Photo à titre d'illustration