Une trentaine d’ouvriers de la Société anonyme de construction du pont Riviera-Marcory (Sacprm), le troisième pont d’Abidjan, ont été arrêtés mardi par la police, lors d’une manifestation pour réclamer des « mesures d’accompagnement » à la fin de leurs contrats, ont rapporté des délégués du personnel.
Ces ouvriers revendiquent le paiement de « droits » équivalents au salaire de base de chaque employé, compris 60.000 et 78.000 Fcfa selon l’ancienneté, a affirmé un délégué du personnel, indiquant que cet arrêt de travail qui a été lancé lundi, a repris mardi à 7H00 GMT.
Devant le chantier, des cargos de police étaient stationnés dans la matinée avec à leur bord des éléments prêts à intervenir, tandis que d’autres, munis de matraques, faisaient des patrouilles pour empêcher des rassemblements d’ouvriers dans le périmètre du chantier.
La plupart des ouvriers craignent de se voir licenciés comme certains de leurs confrères, sans aucun « droit », alors que les travaux arrivent à grands pas à terme et devraient quasiment s’achever après la pose des derniers caissons prévus le 15 juin.
Quelques centaines d’ouvriers n’ont pas eu leur contrat renouvelés et environ 200 devraient être « licenciés » fin mai, a dit un conducteur d’engins qui a requis l’anonymat, déplorant que cette manifestation « pacifique » soit « réprimée » par les forces de l’ordre.
La direction générale de la Sacprm a promis de régler ce problème du 12 au 16 mai et d’apporter une solution adéquate, mais les ouvriers estiment que cela donnera à la société de faire passer le temps, a confié un autre employé. Jusqu’en fin de matinée, des délégués du personnel et la direction échangeaient sur les revendications, sous la surveillance de la compagnie républicaine de sécurité (Crs), une unité spéciale de la police.
Approchée, la direction de la Sacprm n’a pas voulu se prononcer sur la question, renvoyant les journalistes auprès du tribunal du travail, qui tente de concilier les positions des ouvriers et de la société. Selon des délégués du personnel de la Sacprm, une branche du constructeur français Bouygues, les doits concernant la gratification au prorata et les congés payés sont pris en compte, mais il n’existe pas d’indemnité de licenciement ni de préavis de licenciement.
Les travaux de ce troisième pont à péage (126 milliards de Fcfa), long de 6,7 Km, portant le nom de l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, et lancés officiellement en septembre 2011, devraient s’achever en fin d’année avec la livraison de l’ouvrage prévue le 22 décembre 2014.
Le district d’Abidjan abrite déjà deux grands ponts qui ne sont pas à péage, notamment Félix Houphouët-Boigny et Charles De Gaulle, reliant le Nord et le Sud de la capitale économique ivoirienne, construits au lendemain des indépendances. En novembre 2013, plus d’une centaine d’ouvriers opérant sur le chantier de ce 3e pont avaient manifesté pour réclamer une augmentation de salaires. PAL/GBK
Arrestation de plusieurs ouvriers du 3ème pont manifestant pour réclamer des « mesures d’accompagnement » à la fin de leurs contrats. - Photo à titre d'illustration