Le procès d’Assoa Adou, ex-ministre de la construction puis des Eaux et forêts sous Laurent Gbagbo, s’ouvre, mardi, à la Cour d’Assises d’Abidjan, sous fond de ‘’suspicion’’ eu égard aux allégations de l’Accusation et aux auditions des principaux témoins.
Selon l’Arrêt de la Chambre d’Accusation n° 231 du 28 Décembre 2016, dont APA a eu copie, Assoa Adou est poursuivi pour les chefs ‘’de complot contre l’autorité de l’Etat, organisation de bandes armées, détention illégales d’armes à feu et de munitions, complicité d’attentat contre l’autorité de l’Etat’’, sur la base de deux témoignages.
Celui du nommé Théophile Zaourou qui, selon l’arrêt, aurait rencontré Assoa Adou au Ghana, et lui aurait confié sa volonté de ‘’composer avec des officiers en exil pour une déstabilisation du régime en place’’.
Ensuite, le témoignage de Moïse Harold Metch Metchro qui selon les termes de l’arrêt ‘’reconnaîtrait que Assoa Adou aurait donné des instructions pour la formation de plusieurs miliciens à Abengourou, qu’il aurait financé les attaques d’Abengourou d’Août 2012 et Mai 2013, ainsi que pour les projets de déstabilisation d’Août 2014’’.
Or, les auditions de ces deux personnes devant le juge d’instruction sont différentes des allégations contenues dans l’arrêt de la Chambre d’Accusation.
M. Zaourou dans son audition du 13 janvier 2015 devant le juge d’instruction, expliquait n’avoir ‘’rencontré Monsieur Assoa Adou qu’une seule fois et en 2011 sans jamais avoir parlé avec lui de quelconques volontés de déstabilisation de la Côte d’Ivoire’’.
Quant à Moïse Harold Metch Metchro, il a expliqué au juge d’instruction, le 15 Janvier 2015, ‘’n’avoir jamais rencontré Assoa Adou de sa vie’’, ajoutant que ‘’des amis avec lesquels je ne suis plus en contact m’ont informé que M. Assoa Adou leur avait confié des armes pour les déposer à Abengourou’’.
M. Metch conclut son audition assortie d’une confrontation en insistant qu’il n’a jamais ‘’rencontré M. Assoa Adou et n’a aucun moyen de certifier la sincérité des informations’’ données par ses amis.
Pour la Défense, la Cour ne devrait pas prononcer la condamnation de son client ‘’déchargé’’ par les témoins ‘’de toute implication dans de quelconques projets de déstabilisation de la Côte d’Ivoire’’, espère Me Ange Rodrigue Dadjé, indiquant que ‘’La Chambre d’Accusation énonce des faits qui sont réfutés par leurs auteurs’’.
HS/ls/APA
Image utilisée à titre d'illustration