L’Union fédérale des consommateurs de Côte d’Ivoire (UFC-CI) juge « inopportune » la suspension du tiers payant au niveau des maisons d’assurance, un système qui dispense le bénéficiaire de faire l’avance des frais médicaux, selon une note transmise vendredi à APA.
« Par ces temps difficiles pour tous, l’Union Fédérale des Consommateurs de Côte d’Ivoire (UFC-CI), s’élève contre cette décision injuste et inopportune », indique la note signée par le président de l’organisation, Jean-Baptiste Koffi.
Cette note de l’UFC-CI intervient suite à un récent communiqué de l’Association des sociétés d’Assurances de Côte d’Ivoire (ASACI), annonçant « la suspension du tiers payant à compter du 03 août 2018 ».
« Une telle décision est un véritable recule, qui consacre le retour à la vieille méthode exigeant le paiement des frais médicaux par les assurés et bénéficiaires de contrat ensuite leur remboursement sur présentation des reçus ou factures normalisées», déplore les organisations de consommateurs.
Selon M. Koffi les primes d’une année en cours sont toujours fixées sur la base des consommations de l’année précédente, par conséquent les assureurs privés devraient « attendre la fin de l’année 2018 et au besoin réajuster leurs primes de l’année 2019 qui prendront en compte l’impact de la hausse des frais médicaux en 2018 ».
« L’injustice », dira-t-il, tient au fait qu’alors que les autorités en charges des assurances font obligation aux usagers de payer d’avance leurs polices d’assurances, elles sont « sans réaction vigoureuse lorsque les assureurs rechignent à honorer leurs engagements ».
L’UFC-CI « rejette les nouvelles dispositions de l’ASACI qu’elle juge trop contraignante et financièrement éprouvante pour les consommateurs » et en appelle à « l’intervention diligente de la direction générale du trésor, en sa qualité de régulateur du secteur pour garantir les droits des assurés », poursuit la note.
L’association des cliniques privée de Côte d’Ivoire a procédé à une augmentation des frais médicaux, occasionnant des tensions entre les maisons d’assurances et les mutuelles. Les assurés et bénéficiaires de contrats d’assurances maladie ont ainsi subi un relèvement de leur quotité payante.
L’Union Fédérale des Consommateurs de Côte d’Ivoire craint « une dégradation du taux de pénétration de l’assurance » dans le dans le pays, qui demeure encore assez faible avec un pourcentage de 2%, conclut la note.
Assurance maladie : la suspension du tiers payant en Côte d’Ivoire jugée « inopportune »