Comprendre la grève des agents municipaux de Côte d’Ivoire

  • 30/01/2025
  • Source : Lebabi.net
Les agents municipaux de Côte d'Ivoire ont entamé une grève nationale de trois jours, du 29 au 31 janvier 2025, pour protester contre le non-respect de plusieurs mesures sociales promises par le gouvernement. Cette mobilisation, initiée par le Syndicat National des Agents Municipaux de Côte d'Ivoire (SYNAM-CI), vise à attirer l'attention sur des revendications restées sans réponse depuis plusieurs années.

Principales revendications des grévistes :

Paiement effectif des mesures sociales : Les agents réclament la mise en œuvre des mesures sociales annoncées par le Président de la République depuis août 2022, incluant notamment des primes de logement et de transport.

Indemnité de départ à la retraite : Ils demandent le versement de l'indemnité de départ à la retraite selon l'ancienne formule, qui n'a pas été honorée jusqu'à présent.

Revalorisation de la prime de transport : Selon l'arrêté n°2020-12/MEPS/CAB du 30 janvier 2020, une augmentation de 5 000 FCFA pour le district d'Abidjan et de 3 000 FCFA pour les autres collectivités territoriales devait être appliquée, ce qui n'est toujours pas le cas.

Règlement des arriérés de salaires : Les agents des ex-zones Centre, Nord et Ouest attendent toujours le paiement de leurs arriérés de salaires.

Application du décret n°2022-986 du 21 décembre 2022 : Ce décret porte sur la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), dont les agents municipaux souhaitent bénéficier.

Cette grève a entraîné la paralysie de nombreux services municipaux à travers le pays. À la mairie d' Abobo, par exemple, le portail a été fermé, empêchant l'accès aux usagers. Ali Touré, secrétaire général du SYNAM-CI section Abobo, a déclaré : « Comme vous le constatez, pratiquement toutes les mairies sont en grève aujourd’hui à travers la Côte d’Ivoire parce que les mesures sociales annoncées par le Président de la République n’ont pas été respectées. » cite Fratmat. 

À Divo, la grève a également été suivie par les agents de la mairie, qui ont fermé les portails d'entrée, laissant les bureaux des différents services vides. Cependant, au siège du Conseil régional du Lôh-Djiboua, les activités se sont poursuivies normalement, les agents n'ayant pas rejoint le mouvement selon AIP. 

Les syndicats ont exprimé leur frustration face à l'absence de progrès dans les négociations avec les autorités. Malgré des discussions antérieures, notamment une audience avec le ministre de l'Intérieur en novembre 2024, aucune avancée concrète n'a été réalisée. Les agents municipaux estiment que leurs revendications légitimes sont ignorées, malgré les promesses gouvernementales.

Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre les agents des collectivités territoriales et le gouvernement ivoirien. Les usagers des services municipaux sont directement impactés par cette grève, qui perturbe l'accès aux services publics locaux. Les syndicats ont indiqué qu'ils resteront mobilisés jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, appelant le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour résoudre cette crise sociale.