L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a effectué des prélèvements sur dix victimes de l'attaque chimique présumée sur Khan Cheikhoun, qui avait fait 87 morts le 4 avril. Tous ont prouvé l'utilisation de gaz sarin «ou d'une substance similaire».
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) l'assure: les tests effectués prouvent de manière «irréfutable» que du gaz sarin ou une substance similaire avait été utilisé lors d'une attaque chimique présumée en Syrie début avril.
Les prélèvements réalisés sur dix victimes de l'attaque sur Khan Cheikhoun (dans la région d'Idleb), qui a fait 87 morts et 120 blessés le 4 avril, analysés dans quatre laboratoires, «témoignent d'une exposition au gaz sarin ou à une substance similaire, (...) les résultats d'analyses déjà disponibles sont irréfutables», a déclaré Ahmet Uzumcu, directeur de l'OIAC, basée à La Haye. Une mission de contrôle établie par l'OIAC est prête à se déployer dans la ville «si la situation en termes de sécurité le permet», a-t-il ajouté, précisant que l'équipe continuait de récolter des témoignages et des échantillons. Le Conseil exécutif doit se réunir de nouveau jeudi pour voter sur un projet de texte en cours de discussion.
Le ministre turc de la Santé, Recep Akdag, avait déjà indiqué le 11 avril que les analyses effectuées sur des blessés permettaient de confirmer que du gaz sarin avait bien été utilisé par le régime de Damas. L'OSDH a affirmé qu'il s'agit de la deuxième «attaque chimique» la plus meurtrière depuis le début du conflit après celle menée dans la Ghouta orientale, en périphérie de Damas, le21 août 2013, qui avait fait plus de 1.400 morts.
Cette attaque chimique présumée avait mené à une réponse forte de Washington. Le 7 avril, deux navires américains ont tiré 59 missiles de croisière Tomahawk vers la base aérienne d'Al-Chaayrate, près de Homs. Selon le Pentagone, les services de renseignement ont établi que les avions ayant mené l'attaque chimique présumée étaient partis de cette base.
Paris apportera «la preuve» que Damas est responsable
De son côté, la France a affirmé ce mercredi qu'elle apportera «dans quelques jours» «la preuve que le régime syrien a bien organisé la frappe chimique», a déclaré mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault. Nous avons des éléments qui nous permettront de démontrer que le régime a sciemment utilisé l'arme chimique», a-t-il assuré. «Ma conviction, et c'est aussi la conviction de nos services, c'est que c'est le régime qui a la responsabilité» de cette attaque.
«C'est une question de jours, mais nous apporterons la preuve que le régime a bien organisé ces frappes avec des armes chimiques. J'exprime une conviction, dans quelques jours je pourrai vous apporter des preuves», a-t-il déclaré lors de l'émission Question d'info LCP-France Info-Le Monde-AFP.
Photo:AFP / Un homme soigné après la présumée attaque chimique