Attaque de Ouagadougou : "La piste ivoirienne n'est pas à écarter"

  • 18/01/2016
  • Source : Lebabi.net
Selon Leslie Varenne, Journaliste spécialiste de l'Afrique, directrice de l'Institut de veille et d'études des relations internationales et stratégiques (Iveris), la piste ivoirienne n'est pas à écarter dans l'attentat qui a eu lieu ce vendredi au Burkina et qui a causé la mort de 29 personne, alors que le groupe islamique AQMI a revendiqué cet attentat.

"L'hypothèse d'une piste ivoirienne n'est pas à écarter (...) Soro et Compaoré sont dos au mur et prêts à mettre le feu à la région et l'un comme l'autre sont loin d'être sans contacts au Mali" révèle la journaliste lors d'une interview au site ladepeche.fr

"Mais l'attaque de Ouagadougou pose aussi une autre question : pourquoi les services maliens, ivoiriens, français ou américains, n'ont-ils rien vu venir, sachant au surplus que la France et les États-Unis ont leurs forces spéciales basées dans cette capitale ? Pour les Burkinabè, on peut comprendre, ils sont en pleine transition politique" poursuit-elle.

"Blaise Compaoré a déclaré : «moi vivant, Roch ne sera jamais assis», comprendre que le nouveau président Roch Marc Christian Kaboré ne serait jamais assis dans son fauteuil présidentiel.

Et oui, il faut revenir au coup d'état manqué du général Gilbert Diendéré. On sait maintenant que le Burkina a été très longtemps la base arrière des rebelles ivoiriens anti-Gbagbo, jusqu'en 2010.

Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire est la base arrière de ceux qui ont soutenu ces rebelles ivoiriens, dont faisait partie Guillaume Soro, contre Laurent Gbagbo. Les écoutes de Guillaume Soro et de Djibrill Bassolé, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, sont d'ailleurs édifiantes quant à l'aide que le premier propose au général putschiste au moment où Diendéré a tenté de prendre le pouvoir.

Soro savait que le Burkina allait demander son extradition. Mais Soro intéresse aussi les juges en France, France qu'il a dû fuir en décembre dernier lors de la COP 21, grâce à une immunité providentielle accordée par le président ivoirien Alassane Ouattara alors qu'un mandat d'amener avait été lancé contre lui, suite à une plainte de Michel Gbagbo, le fils de Laurent Gbagbo.

Et puis Soro, qui, jusqu'à cette succession d'ennuis se voyait en successeur de Ouattara, est également dans le collimateur de la Cour pénale internationale ainsi que ses chefs de guerre dans le cadre du procès à venir de Laurent Gbagbo."

Notons que vendredi, juste avant l'attentat, le Burkina Faso avait émis un mandat d'arrêt international contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, accusé par la justice militaire burkinabè d'avoir soutenu la tentative de coup d'état du général Diendéré en septembre dernier.

Avec Ladepeche.fr