Neuf personnes ont été tuées au cours de deux attaques séparées des combattants de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré mardi à l'AFP des habitants et des membres des forces armées.
La première attaque s'est déroulée lundi à environ 11H00 (10H00 GMT) lorsque six personnes ramassant du bois ont été tuées par balles près du village de Jinene, près de la ville frontalière de Ngala dans l'Etat de Borno.
"Six personnes ont été tuées par des hommes armées qui ont aussi enlevé cinq filles", a indiqué à l'AFP Umar Kachalla, un responsable de la milice de Gamboru, près de Ngala, précisant que l'attaque avait été menée par des jihadistes qui sont arrivés sur sept motos.
"Quelques-uns des ramasseurs de bois ont réussi à s'échapper et (...) ont informé les soldats", a-t-il ajouté.
Les assaillants sont repartis avec environ 500 chèvres après avoir blessé deux bergers sur lesquels ils ont tiré.
Lors de la deuxième attaque, "les hommes armés de Boko Haram à moto et à vélo ont envahi lundi vers 23H30 (22H30 GMT) en grand nombre le village de Pallam", dans l'Etat de l'Adamawa, a affirmé un chef local, Maina Ularamu.
"Trois personnes ont été tuées et deux, gravement blessées, (ont été emmenées) à l'hôpital", tandis que les assaillants ont brûlé plusieurs maisons et commerces et pillé des vivres, a-t-il précisé.
Selon ce notable, l'une des victimes était un commerçant qui dormait à l'intérieur de son magasin et a refusé d'ouvrir la porte quand ils le lui ont demandé. "Ils l'ont brûlé avec le magasin", a expliqué M. Ularamu.
"Ils se sont ensuite dirigés vers le dispensaire où ils ont tué le gardien, emportant tout le matériel médical avant d'incendier le dispensaire".
Pour Maina Ularamu, "il ne fait aucun doute qu'ils (les assaillants) venaient de la forêt de Sambisa", proche de Pallam et qui abrite plusieurs camps de Boko Haram.
Un autre habitant, David Migrai, a confirmé l'attaque qui a duré jusqu'à 3H00 du matin.
Les insurgés "ont brûlé plusieurs boutiques et de nombreuses maisons", a-t-il dit.
"En sortant du village, ils sont tombés sur un groupe de miliciens (anti-Boko Haram, ndlr) patrouillant dans le village de Kuda, avec qui il y a eu des échanges de tirs tuant deux assaillants", a ajouté M. Migrai.
L'Etat d'Adamawa avait connu un progressif et fragile retour au calme depuis 2015, contrairement à l'Etat voisin du Borno, épicentre du conflit qui n'a connu aucun répit.
Mais récemment, les attaques jihadistes ont repris dans cette région frontalière du Cameroun le long de laquelle s'étirent les monts Mandara et la forêt de Sambisa, où sont retranchés de nombreux combattants de Boko Haram.
Le groupe jihadiste a en outre multiplié les raids, les tueries et les attentats de manière quasi quotidienne dans tout le nord-est du pays depuis le week-end de Noël.
Boko Haram mène une insurrection depuis 2009 pour la création d'un Etat islamique dans le nord-est du Nigeria, des violences qui ont fait au moins 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.
Début janvier, des soldats de la Force multinationale mixte (FMM, force militaire régionale contre Boko Haram) ont lancé une grande offensive contre les deux factions du groupe islamiste Boko Haram et leurs dirigeants dans leurs bastions du nord-est du Nigeria.
Image utilisée à titre d'illustration