Attaques des positions des Frci à Agboville / Les villageois d’Ananguié catégoriques : « C’est un règlement de comptes entre les Frci »

  • 09/11/2013
  • Source : Notre Voie
On sait un peu plus maintenant sur les circonstances exactes des événements qui ont marqué le mardi 29 octobre dernier le village d’Ananguié à Agboville. Interrogés hier, des jeunes d’Ananguié se sont lâchés en ces termes : « C’est un règlement de comptes entre les Frci.

Il y a eu un seul coup de feu et non des échanges de tirs comme l’ont fait croire des Frci officiellement. A 12h, ce jour-là, le village s’était vidé de ses habitants partis pour la plupart pour des travaux champêtres. Lorsqu’une seule détonation a déchiré l’air paisible. Au début, nous avions pensé à une plaisanterie des Frci présents dans le village depuis 3ans comme ils en ont l’habitude.
Lorsque nous nous sommes renseignés, c’est l’élément Frci communément Vieux qui venait de recevoir un coup de feu à la nuque. Pendant ce temps, un autre soldat, Chérif qui s’était bagarré quelques jours auparavant avec Vieux au sujet des sommes d’argent cotisées par les jeunes Malinké pour la fête de la Tabaski, tirait des coups de feu dans le village.

Curieusement, ce soldat Chérif a disparu lorsque ses collègues d’Agboville sont arrivés et a fait sa réapparition après le départ de ces derniers sans être inquiété » ont indiqué des villageois sous le couvert de l’anonymat. Toujours selon ceux-ci, lorsque le soldat Frci Vieux, précédé d’une triste réputation dans la communauté des malinké du village pour ses méfaits, a été évacué à bord d’un véhicule de type bâché à l’hôpital d’Agboville, des Dozo et des Frci se sont mis à agresser avec des machettes des autochtones, accusés à tort d’être en complicité avec des assaillants. « Vieux a bouffé l’argent de sa communauté qui devait servir à acheter un bœuf pour la Tabaski.

Cela n’a pas plu à ses frères et à ses collègues dont Chérif qui n’a pas hésité à se battre avec lui, peu avant les événements de mardi. Personne n’a vu les prétendus assaillants à midi dans ce village vidé de ses populations autochtones. En revanche, le jeune N.N.F qui revenait des travaux champêtres et qui ignorait ce qui se passait a été violemment battu par des allogènes et son fusil de chasse, démonté et soigneusement dissimulé dans sa gibecière ainsi qu’une lime et de la banane, a été arraché par ses bourreaux.
Aujourd’hui, c’est ce fusil artisanal qui est présenté comme l’arme du crime à notre grand étonnement. Car, le commandant de brigade de la gendarmerie de Rubino a vu le fameux fusil de calibre 12 présenté par les Frci d’Agboville comme étant l’arme du crime mais il n’a pas dit mot. Il a simplement demandé aux villageois d’aller se réfugier chez le secrétaire du chef du village après notre regroupement à l’école primaire du village » a précisé A.A.V, un jeune d’Ananguié.

A 16h, Yépié N’Dri Kaled dit Ludovic, 15ans, blessé grièvement au dos est évacué à l’hôpital d’Agboville. Transporté à l’hôpital militaire d’Abidjan(Hma) peu après, cet adolescent est présenté aujourd’hui à la surprise générale par les Frci comme étant l’auteur de l’attaque des positions des Frci à Ananguié !
 
Didier Kéi