Une nouvelle attaque a été déjouée le 28 septembre dernier. Un projet d’envergure dans lequel plusieurs autorités devaient être éliminées.
Les assaillants sont loin d’avoir abandonné leurs projets. Le 28 septembre dernier, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), sous la houlette du commandant Gaoussou Koné dit Jah Gao, patron du camp commando d’Abobo, ont réussi à déjouer un nouveau coup de force en préparation. C’est à la faveur de l’attaque du poste d’Allani, situé à quelques kilomètres de Rubino (Agboville) où le soldat Sansan Hien a été tué par quatre individus habillés en combinaison noire avec des cagoules, que l’attaque, d’une envergure plus grande, a été déjouée.
L’un des assaillants qui a été arrêté et détenu au Groupe de documentation et de recherche (Gdr) de la gendarmerie nationale, est finalement passé à table et a craché le morceau. Il a expliqué avec force détails, le plan d’attaque d’Agboville. Selon nos sources, les assaillants devaient faire du camp commando d’Abobo, leur base principale dans la capitale économique, après avoir tué le commandant Jah Gao. Mais, en même temps qu’ils lançaient les attaques de grande envergure, deux autres groupes d’assaillants, postés à Cocody-Saint-Jean, devaient mettre la capitale économique à feu et à sang, en attaquant simultanément la Rti et la résidence du chef de l’Etat, en vue de l’assassiner.
Le coup parfait, selon les commanditaires, serait bien évidemment d’attenter à la vie du président de la République, Alassane Ouattara et de neutraliser toute sa garde. Les localités d’Agboville et d’Azaguié devaient servir de bases-arrières pour les assaillants qui, selon les informations fournies par leur complice pris, disposaient du minimum pour opérer. Des Rpg7, des 12/7, des grenades défensives et offensives, des kalachnikovs de type Ak 47, des fumigènes suffocantes…sont quelques uns des arsenaux dont ils disposent. Le groupe qui devait attaquer la télévision nationale, selon le schéma classique, devait annoncer la fin du régime Ouattara. Pendant ce temps, un troisième groupe mobile avait reçu pour consigne claire, d’éliminer plusieurs membres du gouvernement et des chefs d’institution. Ainsi, sur leur short-list de figures de proue du régime à éliminer, les éléments des Frci ont pu retrouver les noms d’Hamed Bakayoko (Intérieur), de Paul Koffi Koffi (Défense), de Guillaume Soro (Assemblée nationale), d’Henriette Dagri-Diabaté (Grande chancellerie), de Koné Mamadou (Cour suprême) de Francis Wodié, etc.
Les chefs des partis politiques, notamment ceux de la coalition Rhdp, Henri Konan Bédié (Pdci), Mabri Toikeusse (Udpci), Anaky Kobena (Mfa), Amadou Soumahoro (Rdr), ne devaient pas sortir sains et saufs de cette aventure sanglante. Idem pour plusieurs guides religieux parmi les plus connus, les imams Boikari Fofana (Cosim), Cissé Djiguiba, l’évêque de Yopougon Mgr Lézoutié, l’abbé Norbert Abékan…. En somme, ces assaillants, avec leurs soutiens politiques, projetaient de prendre le pouvoir dans le sang. Dans leur progression vers Abidjan, ils ont prévu prendre le contrôle des principales villes du pays. Un autre groupe était attendu à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), en vue de libérer tous les détenus.
Un second groupe d’assaillants devrait attaquer l’école de gendarmerie aux fins de libérer l’ex-général Dogbo Blé, ex-commandant de la Garde républicaine condamné à quinze ans de réclusion militaire pour les faits de l’assassinat du colonel major Dosso Adama. D’après le code 14, nom de l’opération, un discours de trois pages écrit par un certain Daniel Méhi, précise les motivations des putschistes. « Pour accomplir ses promesses de libération de la Côte d’Ivoire souveraine, Dieu va susciter dès le commencement de ces derniers évènements un homme doté d’un grand pouvoir divin. Cet homme mettra la France et ses complices à genou », signe le nommé Daniel Mehi.
Bahi K.
Atteinte à la sûreté de l’État: Le Président Ouattara échappe à un assassinat - Photo à titre d'illustration