Aujourd’hui est jour de fête chez les militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire. En grandes pompes, avec grelots et tintamarre, ils commémoreront le 68e anniversaire de leur parti.
L’occasion sera belle pour passer en revue les grands moments de la vie de ce mouvement, ainsi que ses actions en faveur de l’évolution tant socioéconomique que politique du pays. Un grand moment de rassemblement et de joie en perspective, comme sait le faire la formation présidée par Henri Konan Bédié.
Les militants du Pdci convoieront par milliers vers les sièges de leur parti, et leurs premières pensées seront pour leur père fondateur, Félix Houphouët-Boigny. Il y a de quoi, serait-on tenté de dire, et pour cause : Le règne de celui-ci a fait de la Côte d’Ivoire la locomotive sous régionale.
Le bélier de Yamoussoukro a surtout fait du Pdci, l’un des plus grands partis du monde. Fondateur et Président du Pdci trente années durant, par ailleurs père de la Nation ivoirienne, ‘’féfé’’ a fait de son pays une contrée de stabilité et une terre d’accueille par excellence. Il est le précurseur de l’émergence de la Côte d’Ivoire. Lors de la commémoration de cet anniversaire, c’est un grand hommage qui sera rendu à ce monument que fut Houphouët-Boigny, justement immortalisé par le monde à travers le prix Unesco portant son nom.
Ces moments porteurs de foi
Par soucis de ne rien omettre, les militants du Pdci se rappelleront le coup d’Etat de 1999. Le premier et le seul qu’enregistre, et qui les a évincé du pouvoir. Les collaborateurs de Nzuéba se rappelleront les raisons qui ont emmené ce clash, afin de ne plus faire de faux pas au cas où ce parti reviendra au pouvoir. Ils regretteront leur perte de vitesse lors de la Présidentielle de 2010.
Scrutin au cours duquel, le Pdci est arrivé en troisième position, ce qui l’a conduit à faire campagne pour Ouattara au second tour. En somme, la commémoration de ce 68e anniversaire sera l’occasion pour ce parti, de passer en revue les moments tristes de son histoire. Cet examen de conscience lui permettra de centrer ses orientations, par rapport aux défis du futur.
Ce rappel de mémoire augmentera à coup sure la foi qu’ont Bédié et les siens en des lendemains qui chantent. Lors de cette fête, le Pdci pourra compter sur la présence effective des partis représentatifs du microcosme politique national, y compris peut-être le Fpi, le parti de Laurent Gbagbo. En temps que premier parti politique de Côte d’Ivoire, le Pdci a engendré la quasi-totalité des formations politiques du pays. Ceux-ci profiteront de cette manifestation pour lui rendre hommage, pour ce grand rôle joué sur l’échiquier politique nationale.
Faut-il accompagner Ouattara ou pas ?
Eclaboussé et marqué par sa dégringolade lors de la Présidentielle de 2010, le parti du Sphinx de Daoukro a été remis en scelle par le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix, le Rhdp. Créé par les héritiers du ‘’père fondateur’’ pour promouvoir son idéal de vie, de penser et de gouvernance, cette coalition a œuvré pour la victoire d’Alassane Ouattara face à Laurent Gbagbo.
A mi-parcours du premier bilan de celui-ci, l’on débat sur sa candidature unique en 2015, pour le compte du Rhdp. Faut-il accompagner Ouattara dans son désir d’être le candidat du Rhdp en 2015 ? Cette question meublera les esprits lors de cette fête anniversaire, quand bien même cette question sera tranchée lors de la prochaine convention du Pdci.
Certes, le N° 1 ivoirien est bien parti pour réaliser son rêve. Et pour cause, son bilan est globalement positif : En seulement trois années, il a normalisé la vie intérieure du pays, tout en repositionnant celui-ci sur le plan international. Il fait donc la fierté de cette coalition qui l’a porté au pouvoir, et qui voudra qu’il rempile (pour son compte) pour un second mandat.
Le débat aura néanmoins lieu sur cette question, eu égard aux velléités de candidature exprimées au sein du Pdci. La question ne sera certainement pas à l’ordre du jour officiel, lors de cette fête commémorative. Mais en informel, la Présidentielle de 2015 meublera les échanges lors de ces retrouvailles. Le moins que l’on puisse déduire, est que le Pdci est face à son destin, sinon à la croisée des chemins de sa vie.
Les mémoires étant toutes bourrées de conjectures et d’hypothèses par rapport au choix à faire sur celui qu’il présentera en 2015. Bonne fête et bon vent au ‘’parti du cœur des Ivoiriens’’, comme le définissait un ministre défunt de Félix Houphouët-Boigny, feu Balla Kéita.?
Diabaté Franck Boyo
A 68 ans bien comptés, le PDCI-RDA cherche encore ses marques et muselle ces élus. Maintenant c’est motus et bouche cousus. Bien que quelques députés se réclamant élus du peuple refusent de se taire et de se terrer dans ce mutisme absolu.
Comme un des fils de la région du Moyen-Cavally et du groupe ethnique wê, le député PDCI de Bedy-Goazon, Kaade et Nizahon (Guiglo), Sarr Bohe, qui refuse d’être de ceux qui regardent sans rien dire et faire. C’est pourquoi il dénie la langue de bois dans ce parti sexagénaire. Aussi ne manque-t-il pas de se prononcer sur tpout ce qui touche la vie de la nation.
Pour les événements tragiques de Duékoué qui ont enregistré près de 11 morts, selon le bilan officiel. Il a décrié ce drame et expliqué de vive voix ce qu’il attendait du pouvoir en place pour la sécurité des populations du grand Ouest. « Tous les jours, c’est nous qui enterrons nos morts.
Et pourtant, c’était pour toutes ces raisons que le président Alassane Ouattara avait effectué sa première mission à l’intérieur du pays dans la région de l’Ouest, pour apporter son réconfort aux populations. Après son passage, nous pensions que l’Ouest était pacifié et qu’on pouvait aborder sereinement la reconstruction. Malheureusement, cette région est tous les jours endeuillée.
Les élus et cadres que nous sommes, de quelque bord que ce soit, sommes attristés par cette situation. C’est pourquoi, nous œuvrons de concert afin que pareille situation ne se reproduise plus jamais. Nous ne voulons pas que l’Ouest soit la Palestine de la Côte d’Ivoire », a-t-il déploré. Pour la candidature unique il s’y oppose. Car pour lui chaque parti à son propre programme et ses ambitions.
« Il serait donc inconvenant pour une formation politique qui ambitionne ‘’ le progrès pour tous et le bonheur pour chacun’’ de sacrifier sur l’autel de l’alliance RHDP, son rêve le plus cher revenir au pouvoir d’Etat », a indiqué l’honorable Sarr Bohe.
Cette visée n’est pas trop celle du député de Bouaké sous-préfecture, Louis Abonouan, par ailleurs porte-parole du G25 qui même si il l’a prend à contre-pied, reconnait l’option d’une candidature de son pari, le PDCI-RDA. « Nous prônons la candidature unique au sein du RHDP, parce que nous pensons que c’est un moyen efficace d’aller rapidement à la création d’un parti unifié. D’ailleurs, les textes fondateurs de l’Alliance RHDP ne l’excluent pas. Même s’ils permettent l’option de la multitude de candidatures. C’était le cas au premier tour de l’élection présidentielle de 2010. Nous pensons que le contexte a changé avec le RHDP au pouvoir et qu’il faut adapter notre stratégie en allant rassemblés, dès le premier tour avec un candidat unique », a-t-il expliqué.
Aussi à propos de l’absence du président de la République du pays pour raison de santé. La réaction des députés Kramo Kouassi et Oula Privat qui ont évoqué l’article 53 pour faire une allusion, à peine voilée, à l’absence du président de la République du pays a fait grand bruits. Alors que l’honorable Kramo Kouassi a été chaudement applaudi, après son intervention, à la session extraordinaire de l’Assemblée nationale.
Les jours qui ont suivi, il a été quelques peu éconduit par ses camarades de parti. Leur intervention qui avait déclenché une ambiance électrique au sein de l’Hémicycle. Ces deux députés issus du PDCI si chaudement applaudis, se sont bien rendu compte après coup de leur bourde. Au vu des réticences et des désapprobations en coulisse de ceux qui les sont applaudis.
Dans certains milieux, il s’est murmuré que les deux parlementaires seraient des proches de Kouadio Konan Bertin (KKB) qui a défié le président du Pdci, Henri Konan Bédié, au12ème congrès du parti doyen.
L’énigmatique KKB
Le député de de la commune de Port Bouet semble être ‘’le culotté’’ ou ‘’le trouble-fête’’ du PDCI selon la sensibilité des militants et des sympathisants du PDCI. Ces sorties sont toujours mitigés car l’honorable Kouadio Konan Bertin non content des décisions de son parti s’est démarqué des sentiers battus par le parti aux couleurs blanc et vert. « Je ne peux pas être pour la candidature unique ! Je suis un militant discipliné du Pdci-Rda. Mon objectif est clair et connu de tous : ramener démocratiquement au pouvoir mon parti qui en a été chassé par les armes.
Et en 2015, le Pdci-Rda devra, en toute souveraineté, avoir son candidat comme le congrès l'a demandé. C'est d'ailleurs pour ça que je m'étonne qu'au sommet du parti, naisse une nouvelle race de militants dont l'attitude me choque. Je trouve qu'ils font preuve d'une inculture politique.
Je ne peux pas admettre qu'un vice-président du Pdci-Rda, qu'un délégué départemental du Pdci-Rda, au sortir d'un congrès du parti dont les résolutions disent clairement que celui-ci doit présenter un candidat issu de ses rangs, se mettent à promouvoir une candidature en dehors du Pdci-Rda. Ils s'exposent à des sanctions... », Soutient-il comme opinion.?
Lorng Esmel
Au PDCI-RDA : Les opinions s’entrechoquent - Photo à titre d'illustration