Le conseil des ministres du mercredi 20 novembre 2013 a adopté un décret portant revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).
Ainsi, de 36 607 francs Cfa, on est passé à 60 000 francs Cfa, soit une majoration de 23 393 francs Cfa.
Selon le juriste en charge des questions de salaire à la Confédération des syndicats libres Dignité, Bodo Léopold, tous les traitements en deçà de 60 000 francs Cfa grimpent à ce montant, à partir de la prise du décret. « Il faut dire que c'est une façon de revaloriser tous les salaires. Mais ceux qui étaient supérieurs à 60 000 francs Cfa ne seront pas, dans un premier temps, concernés.
Il va falloir que des barèmes soient définis, lors des séances de réunion du comité tripartite composé des représentants des travailleurs, ceux des employeurs et de l'Etat, auxquelles nous entendons inviter, très bientôt, le Gouvernement. C'est ce comité qui, depuis 2009, a fait la proposition des 60 000 francs Cfa au Gouvernement. Il faut savoir qu'il ne s'agira pas d' augmenter les salaires au delà de 60 000 francs Cfa de 23 393 francs Cfa», a expliqué notre interlocuteur.
A l'en croire, le barème définira le taux d'augmentation des salaires par secteur d'activité et par catégorie (la première catégorie est celle des nouveaux embauchés qui ne peuvent plus percevoir un salaire inférieur à 60 000 francs Cfa). « Quelqu'un qui travaille dans les Travaux publics a un salaire plus élevé que son homologue dans le gardiennage, selon l'ancien barème.
Dans le nouveau, ce sera la même chose », a-t-il ajouté avant de préciser que ce n'est qu'après l'élaboration des barèmes que les travailleurs pourront revendiquer une augmentation de leur salaire. « Si on demande à un employeur maintenant d'augmenter les salaires au delà de 60 000 francs Cfa, il va exiger la décision qui l'oblige à s'exécuter.
Et puisqu'on ne peut pas, pour le moment, présenter un document, on se contente encore du salaire qu'on avait avant le dernier conseil des ministres », a relevé Boto Léopold qui a souligné que le nouveau Smig ne sera pas facile à appliquer quand on sait qu'à 36 000 francs Cfa, beaucoup d'employeurs n'étaient pas en règle. « Il appartient aux syndicats et à l'Etat de jouer leur rôle », a indiqué le spécialiste de Dignité qui a appelé à déclarer les filles de maison à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps).
Dominique FADEGNON
Augmentation du Smig: Voici les salaires qui vont bouger - Photo à titre d'illustration