Me Gohi Bi Irié Raoul, avocat du commandant Jean-Noël Abéhi, poursuivi pour ''complot contre l'autorité de l’État'', parle, dans cette interview, de son état d'esprit avant la comparution de son client, lundi prochain. Il évoque également l'état de santé de l'officier de gendarmerie, qui, à un moment donné, a frôlé la mort.
Me Gohi Bi, le président de la Cour, vient d'annoncer la comparution de votre client, le commandant Jean-Noël Abehi, pour le lundi 8 janvier prochain. Quels commentaires faites-vous ?
Le président de la Cour vient d'établir un chronogramme dans lequel, lundi 8 janvier prochain, il va entendre mon client, le commandant Jean-Noël Abéhi. Après lui interviendra l'accusé Mdl Clark qui, pratiquement, intéresse un peu plus les déclarations du commandant Abéhi dans cette procédure. C'est un chronogramme qu'il a fait en fonction des différentes déclarations des uns et des autres pour pouvoir établir des confrontations séance tenante. Nous en prenons acte.
Donc, à quelques jours de la comparution de votre client, dans quel état d'esprit vous vous trouvez ?
De toute façon, moi, je n'ai aucun souci pour mon client. Vous avez compris, tout à l'heure, la réaction du président de la Cour lorsqu'un avocat de la partie civile a voulu, dans le dossier relatif ''au coup d’État d'Agban'', qu'Abéhi soit cité. Le président a été très prompt pour que cet avocat dissocie les choses. Mon client est poursuivi pour des faits qui ont eu lieu à l'étranger. Je veux dire, sans préjugé, qu'il s'agit d'infraction future, sinon quasiment impossible à réaliser. Vous allez le savoir lundi prochain. Je pense qu'une justice sereine, libre et autonome ne pourra franchement pas mener Abéhi dans les liens de la prévention. Je le dis, il ne s'agit pas de juger la personne d'Abéhi mais des faits. Est-ce qu'Abéhi a commis ces faits ? C'est la question essentielle qu'on se pose. Il ne s'agit pas d'un procès au sens sacrificiel ou conjuratoire dans lequel on cherche à rendre plaisir aux tenants de la poursuite. Je veux dire qu'il faut que ce soit une justice ouverte, une justice comme on a commencé dans ce procès, avec la possibilité à la Défense de s'exprimer.
Il avait été annoncé, à un moment, l'état de santé fragile de votre client. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Oui, mon client a été mis en lambeaux à la Direction de la surveillance du territoire (Dst). Après avoir été transféré à Bouaké, il était à deux doigts de la mort. On remercie quand même les autorités judiciaires de Bouaké, parce qu'il a même été opéré dans les locaux du Camp pénal de Bouaké. Une opération qui a commencé à midi et qui s'est terminée à 6 heures du matin, soit 18 heures d'opération. Pour vous expliquer que c'était très grave. J'insiste, il était à deux doigts de la mort...
Avant sa comparution, lundi prochain: Abéhi opéré pendant 18 heures, les révélations de son avocat