Attendant la nouvelle génération de dirigeant et pensant en avoir fini après 2020 avec le trio "infernal" des présidences Ado-Bédié-Gbagbo, les ivoiriens risquent d'être déçus avec la nouvelle constitution.
L'avant projet de la constitution qui a été remis aux députés pour examen a été mis en ligne, dimanche, par le parti Lider de Mamadou Koulibaly, ancien président de l'Assemblée nationale, confirmant les annonces faites par la présidence et le gouvernement.
L'article 55 fait sauter le verrou de la limite d'âge maximale de 75 ans pour être candidat à la présidence mais prévoit que le président "n’est rééligible qu’une fois".
Ainsi, l'actuel président Alassane Ouattara (74 ans) pourra tranquillement réclamer un troisième mandat pour bien mener la Côte d'Ivoire à l'émergence car il s'agira d'une nouvelle république.
Pour le président Bédié (82 ans), qui prodigue de sages conseils à "son petit frère" Ouattara, ce sera un retour à la maison, 17 ans après son éviction forcée. Surtout que le RHDP a promis rester le plus longtemps possible au pouvoir.
La dernière hypothèse, la moins probable est le retour au pouvoir du président Laurent Gbagbo (71 ans) qui va devoir d'abord se soustraire des geôles de la Cour Pénale Internationale ou il comparait pour crimes contre l'humanité.
Sachant que le pouvoir ne dérange pas l'Africain malgré son âge, la nouvelle génération qui se battait pour une éventuelle succession devrait encore patienter un bon moment avant de prendre à son tour les rênes du pouvoir.
Quant au problème de "l'Ivoirité" et l'article 35, qui a fait débat dans le pays pendant des années, il est, selon le texte mis en ligne, remplacé par l'article 55 qui stipule: "Le candidat à l’élection présidentielle doit jouir de ses droits civils et politiques et doit être âgé de trente-cinq ans au moins. Il doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d'origine".
La vice présidence
Le projet présenté aux députés ce mercredi et qui sera soumis à un référendum fin octobre prévoit en son article 78, la création d'un poste de vice-président qui "agit sur délégation du Président de la République."
"Le vice-Président de la République supplée le Président de la République lorsque celui-ci est hors du territoire national. Dans ce cas, le Président de la République peut, par décret, lui déléguer la présidence du Conseil des ministres, sur un ordre du jour précis" précise l'article 79.
Il n'a cependant pas été possible de confirmer l'authenticité de ce texte auprès de la présidence ivoirienne selon l'AFP.
Photo d'archives à titre d'illustration:AFP