Pertes de production, employés au chômage technique, activités au ralenti... Les conséquences de la coupure d'Internet, souhaitée par le gouvernement durant le baccalauréat en Algérie, se ressentent fortement au niveau des entreprises locales.
Les autorités algériennes ont décidé de couper internet durant les épreuves du baccalauréat pour empêcher les fraudes massives et les fuites de sujets qui ont entaché les sessions de 2016 et 2017. Couper internet « est la seule alternative pour consacrer l’équité et la justice pour l’ensemble des candidats », a déclaré Nouria Benghabrit, la ministre de l’Éducation nationale, faisant appel à « un effort collectif » de la part des Algériens.
Un manque à gagner de 760 millions de dinars
Les épreuves du bac, débutées mercredi 20 juin se sont terminées lundi 25 juin. Contrairement aux années précédentes, des horaires précis pendant lesquels les réseaux internet fixe et mobile étaient indisponibles ont été rendus publics. La suspension du service a été fixée aux premières heures des examens, le matin et l’après-midi, de 8h30 à 9h30 puis de 15 heures à 16 heures.
La perte de production est déjà évaluée à 760 millions de dinars (5,5 millions d’euros) pour les onze heures de coupure réparties sur les cinq jours concernés, révèle Ali Kahlane, président de l’Association des opérateurs télécoms alternatifs (AOTA). Selon cet expert des TIC, « la tolérance de panne internationale normalisée pour une connexion internet utilisée en temps réel en entreprise, en administration ou autre, ne dépasse pas 5,6 minutes par an ». Or, les perturbations provoquées dernièrement par les autorités algériennes ont généré « 660 minutes de tolérance de panne ».
Les activités digitales au ralenti
Dans le domaine du e-commerce des sociétés telles que Yassir, le « Uber algérien » qui connaît un succès fulgurant ces derniers mois, ont enregistré une baisse conséquente de leur activité.
L’entreprise a anticipé la situation en mettant en place des mesures pour faire face aux coupures. La start-up algérienne a prévenu les utilisateurs que les commandes de chauffeurs sont disponibles et qu’ils « peuvent appeler le service client opérationnel 24h/24 pour réserver leurs courses sur place sans passer par l’application », précise Lamia Achouche, directrice des relations publiques. « Nos dispatchers font une simulation des prix sur place et les communiquent aux clients afin de leur donner la même visibilité disponible sur l’application digitale », poursuit-elle...
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