La gare de Bassam, a été le théâtre de violents affrontements le mercredi dernier, peu avant l'aube. A l'aide de machettes et de gourdins, plusieurs jeunes, issus des transporteurs et communément appelés "Gnambros", ont eu à découdre entre eux.
Les deux factions rivales qui se sont tailladées à la machette sont des membres du Collectif des syndicats des transporteurs et chauffeurs de Treichville, dirigé par Sanogo Issiaka, et le Syndicat national des transporteurs routiers de Côte d'Ivoire (Sntr-CI) de Kouassi Mayard Jules dit "Bollo". Bilan : plusieurs blessés graves. Chacun voulant tirer la couverture de son côté, les deux camps ont organisé jeudi dernier, une rencontre avec les journalistes pour décliner toute responsabilité.
A Marcory, Sanogo Issiaka, du Collectif des syndicats des transporteurs et chauffeurs de Treichville, a expliqué que des mini-cars, en provenance d'Abobo, et transportant des jeunes sont arrivés à Treichville aux environs de 4h du matin. Objectif : "déloger ses éléments et procéder aux encaissements journaliers". Selon lui, cela a occasionné une bagarre rangée et sanglante au terme de laquelle plusieurs personnes ont été interpellées et conduites à la gendarmerie de Treichville et à la préfecture de police.
Sanogo a par ailleurs reconnu, lors de cette conférence de presse, que le camp du Syndicat national des transporteurs routiers de Côte d'Ivoire (Sntr-CI) de Kouassi Mayard Jules dit "Bollo", bénéficie de l'autorisation de la mairie pour exercer à Treichville. Cependant pour Sanogo, ce syndicat ne doit "s'appuyer uniquement que sur les jeunes de la commune pour travailler et non faire venir des syndicalistes d'Abobo".
Toute chose qui a été battue en brèche par le Secrétaire national du Sntr-CI qui estime que conformément à l'arrêté municipal N°09-22/MT/SG du 21 août 2006, il est en droit de travailler avec qui il veut. Et de révéler : « le programme de rotation élaboré par le Collectif des syndicats présidé par Sanogo Issiaka lui-même, établit éclairement que c'est le Sntrci qui devait travailler ce mercredi 30 avril ». A en croire le nommé "Bollo", les affrontements sont orchestrés par le Lieutenant Sansan Ludovic, chargé du Transport à Abidjan-Sud, afin d'écarter tous ceux qu'il n'arrive pas à contrôler dans le mouvement syndical.
L'accusant même, jeudi dernier, à Cocody, lors de sa conférence de presse, de percevoir 2.600.000Fcfa par jour pour les quatre communes (Marcory, Port-Bouët, Koumassi et Treichville). Indiquant avoir porté plainte contre lui, il a demandé la libération des syndicalistes "victimes d'abus de force". Quant au lieutenant Sansan Ludovic, interrogé, il dit ne pas se reconnaître dans ses allégations. Soutenant qu'il n'a rien à voir avec ces troubles. Avant de préciser que bien au contraire, de part sa position de militaire, il met plutôt de l'ordre dans le désordre que veulent créer certains syndicalistes.
Bagarre entre syndicats de transporteurs à Abidjan Sud, mercredi dernier - Les ''Gnambros'' ont repris la machette et accusent… - Photo à titre d'illustration