Le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), ex-allié au pouvoir, Henri Konan Bédié, a appelé samedi à Daoukro (centre-est) le gouvernement à procéder au désarmement des populations détenant illégalement des armes avant l’élection présidentielle de 2020.
M. Bédié s’exprimait devant 350 personnes de la Région du N’Zi (centre ivoirien) chez lui à Daoukro, son village natal. Ces populations notamment issues de Dimbokro, Bocanda et Kouassi-Kouassikro étaient conduites par Emilienne Bobi Assa, vice-présidente du Pdci.
« Je voudrais appeler les pouvoirs publics à entamer et à réussir l’opération de désarmement des populations détenant des armes avant l’élection présidentielle d’octobre 2020 », a lancé Henri Konan Bédié qui évoquait le récent conflit inter-communautaire de Béoumi, dans le centre du pays.
Selon lui, l’affrontement intercommunautaire de Béoumi, survenu depuis quelques jours est dû au fait que « des détenteurs illégaux d’armes à feu ont utilisé des armes» lors du conflit, ce qui a occasionné la mort de plusieurs individus et fait des blessés.
Après ce fait de l’actualité, M. Bédié a invité les militants de sa formation politique à « demeurer unis pour faire face aux enjeux de développement et de progrès de la Nation et consolider l’Etat de droit en Côte d'Ivoire », car « le Pdci est résolument engagé pour reconquérir le pouvoir d’Etat ».
Il s’est dit confiant de la « victoire » du Pdci à l’élection présidentielle de 2020, tout en exhortant les militants du parti à investir leurs circonscriptions et à enrôler de nouveaux militants et sympathisants sur le terrain, gage d’un retour à la gestion des Affaires de l’Etat.
Face au départ de certains cadres et militants du Pdci au Parti unifié Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), la coalition au pouvoir, M. Bédié a assuré que le Pdci, « cher à Houphouët-Boigny », son fondateur, est « éternel ».
L’immatriculation des militants lancée par le Pdci depuis quelques mois vise à remplacer les départs comprenant les cadres. En outre, son rapprochement avec le Front populaire ivoirien (Fpi, opposition), le parti de Laurent Gbagbo, a pour but de solliciter un appui au second tour du scrutin.
« J’invite à nouveau au rassemblement de tous les militants à rester loyaux et fidèles au parti pour la reconquête du pouvoir d’Etat en 2020 et nous y parviendrons », a-t-il poursuivi, déplorant la désertion de membres du parti par « chantage du pouvoir ».
Le président du Sénat, Jeannot Ahoussou Kouadio, un haut cadre du Pdci, a annoncé il y a quelques jours qu'il rejoindrait le Parti unifié Rhdp à partir de juin. Mais, avant il ira expliquer ce choix à ses parents à Didievi, dans le centre du pays.
Le paysage politique ivoirien connaît une mutation. Chaque parti politique cherche à consolider sa démarche pour la conquête du pouvoir de l’Etat. Et, la question de sécurité du processus électoral et des personnes constitue un enjeux majeur pour la réussite des joutes électorales à venir.
AP/ls/APA
Bédié appelle à désarmer les populations en arme avant la présidentielle de 2020