Le président Henri Konan Bédié a présenté son discours programme ce 12 septembre 2020, au cours de son investiture à Yamoussoukro.
Honorables invités, militantes et militants, sympathisantes et sympathisants du PDCI-RDA, mes chers compagnons, mesdames et messieurs de la presse, peuple de Côte d’Ivoire.
Je vous salue. Je vous salue et vous remercie pour cette belle mobilisation semblable à celle du 27 août 2020 qui a accompagné le dépôt de ma candidature à la commission électorale indépendante.
Nous voila réunis. Nous voila réunis à nouveau à la place Jean-Paul 2 pour mon investiture à l’élection présidentielle d’octobre 2020, après mon plébiscite comme candidat à ladite élection par les membres statutaires de lors notre convention élective éclatée les 25 et 26 juillet 2020.
En ce merveilleux instant du 12 septembre 2020, permettez que du haut de cette tribune, j’associe la voix de mon épouse et de ma famille à la mienne pour vous traduire à tous, toute ma reconnaissance pour votre détermination et votre loyauté à servir avec soin et abnégation notre grand parti le PDCI-RDA.
Chers compagnons, chers compagnons, notre présence ici ce jour répond à un objet de haute importance. Il s’agit de transmettre aux Ivoiriennes, aux Ivoiriens, à tous ceux vivant en Côte d’Ivoire et aux amis de la Côte d’Ivoire, un message d’espoir et d’espérance précisant notre engagement politique tel qu’il transparaît de notre projet de société et de notre programme de gouvernement.
Mes chers compagnons, mon ambition majeure pour la Côte d’Ivoire est de réaliser à court terme la réconciliation nationale à travers l’adoption par tous d’un nouveau contrat social pour une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère.
Nous avons besoin d’une Côte d’Ivoire reconstruite en recollant tous les morceaux décousus de notre tissu social. Cette reconstruction doit être une oeuvre collective menée par toutes les forces vives de la Nation dans le cadre d’un dialogue politique social et inclusif.
Ainsi ce jour je réaffirme solennellement que j’accepte d’être candidat à l’élection du 31 octobre 2020 et j’invite toutes les formations politiques et les plateformes politiques qui le désirent à soutenir ma candidature à l’élection présidentielle.
Soyons déterminés et engagés car la victoire à cette élection est à notre portée à tout point de vu.
Au nom de la paix social et de la réconciliation nationale si chère à chacun d’entre nous, je m’engage dès l’accession à la magistrature suprême à mettre en place un gouvernement de large ouverture, fédérant toutes les formations politiques et les forces sociales qui le désirent et à prendre des mesures concrètes et immédiates pour le retour sans condition de tous les exilés, la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires. Prisonniers politiques de la crise post-électorale de 2010 jusqu’à nos jours.
Ce gouvernement a pour mission de mettre en oeuvre un programme structuré en quatre volets stratégiques comportant vingt-six engagements majeurs. Ces quatre volets stratégiques sont :
1er volet : l’Etat de droit, la démocratie apaisée et participative.
Il s’agit pour moi de montrer la façon dont j’entends garantir les libertés publiques par un exercice quotidien de la démocratie qui conforte la défense du territoire national, la reconstruction nationale, la réconciliation, la paix social, la justice et l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Et ce dans un espace de vie sécurisée à l’intérieur du pays et aux frontières.
Au plan de la sécurité nationale
Je m’engage à reformer les forces de sécurité que sont la Police nationale et la Gendarmerie et à doter l’armée nationale d’une nouvelle loi de programmation militaire pour renforcer son action et son rôle.
Toutes ces innovations que je m’engage à entreprendre et qui sont des facteurs incontournables de paix, de développement et de stabilité s’inscrivent parfaitement dans notre vision de bâtir une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère.
En effet aucun développement durable n’est possible sans le préalable de la paix. C’est pourquoi je m’engage à renouer avec les trois paradigmes que le président Félix Houphouët-Boigny père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne a conçu et qui ont valu à la Côte d’Ivoire, un prestige et un rayonnement reconnu en Afrique et dans le monde.
Il s’agit de la paix à l’intérieur de la Côte d’Ivoire, de la paix entre la Côte d’Ivoire et les pays voisins, de la paix entre l’Afrique et le reste du monde.
Dans le cas du respect de la chose publique, je m’engage à redéfinir les missions de la haute autorité chargée de la bonne gouvernance afin qu’elle agisse avec promptitude et célérité dans l’exécution de ses missions à l’effet de prévenir et de lutter contre la corruption devenue rampante de nos jours.
Pour rassurer nos concitoyens de l’égalité de tous devant la loi et rassurer les milieux d’affaire, je m’engage à rendre effective la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire.
La protection des magistrats et du personnel des justices dans l’exercice de leur profession contre l’intrusion du pouvoir exécutif dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire érigé en système sous la gouvernance actuelle du RHDP unifié.
2e volet : la citoyenneté, le civisme, l’éducation, la formation et le bien-être de tous
Encore je m’engage à réaliser leur promotion à travers l’enseignement du civisme dans les cycles scolaires, universitaires et techniques adapté à l’évolution du monde scientifique et du marché du travail. Il s’agit pour moi de m’assurer de l’employabilité des jeunes diplômés sur le marché du travail.
C’est pourquoi je m’engage ici et maintenant à mettre au cœur de mon programme de gouvernement plusieurs chantiers prioritaires relatifs à l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes et à une reforme profonde de notre système éducatif.
Je n’oublie pas nos braves femmes des villes et des villages à la tâche dans les activités artisanales, commerciales et dans les champs. Ces femmes sur qui reposent l’essentiel des préoccupations quotidiennes des familles.
Je m’engage à les rendre autonomes à travers des activités génératrices de revenus financées comme je les avais instituées de 1996 à 1999 grâce aux institutions de micro-crédit pour des établissements privés spécialisés.
Je veillerai à ce que les jeunes et les femmes qui relanceront nos activités agricoles soient mieux outillés avec la houe, la daba et la machette.
Nous opterons progressivement pour une agriculture motorisée porteuse de gain de productivité et de revenus accrus. Toute chose qui freinera l’exode rurale et la migration des jeunes à l’étranger au péril de leur vie.
Il est évident que le plein emploi des jeunes ne saurait être une réalité sans une transformation profonde de notre système éducatif qui s’est accommodé de la médiocrité au regard de la baisse généralisée du niveau scolaire comme l’atteste le faible taux de réussite aux récents examens du baccalauréats et du BEPC. Taux inférieurs à 45 %.
J’ambitionne de le relever ce taux au moins à hauteur de 70 % à l’horizon 2025.
C’est ce qui motive ma détermination pour l’épanouissement de notre jeunesse qui de notre point de vue, bien qu’intelligente et courageuse est en manque de repère et de modèle en raison de la faillite des politiques de l’éducation, de la formation et de l’emploi du RHDP unifié.
Chers compagnons, nous devons mettre à ce mode le clientélisme qui n’honore pas notre République et les gouvernants actuels.
Je veillerai à ce que l’égalité des chances consacrée par notre loi fondamentale soit à jamais le ferment de la réconciliation nationale, de l’unité nationale et de notre prospérité économique.
La recherche du développement en santé est quasi inexistant ce qu’a confirmé la gestion de la pandémie de la covid-19.
Au regard de ces faits je m’engage à reformer en profondeur notre système de santé en mettant en oeuvre un programme prioritaire de recherche de développement sanitaire dans les pôles économiques de notre pays.
3e volet : les grands travaux, l’aménagement du territoire national
A travers ce volet, je m’engage à développer les infrastructures de base nécessaire au développement économique et social durable. A cet effet je propose un ensemble de mesures structurelles, d’appui et d’accompagnement aux entreprises privées et publiques exerçant dans les domaines des bâtiments, des travaux publiques, des transports, de l’industrie des mines, des nouvelles technologies de l’information, des hydrocarbures, de l’énergie et des énergies renouvelables, de la santé et de l’hygiène publique, de la construction, de l’urbanisme et du cadre de vie.
Ainsi je m’engage à réaliser de grands projets structurant telle que la création de neuf grands pôles économiques de développement, la création de nouveaux chefs lieux de département notamment ceux de Ouragahio, de Guiberoua et de Ouélé.
Par ailleurs dans la lutte contre les inondations avec son corollaire de perte en vie humaine dans divers quartiers de la ville d’Abidjan, je m’engage à mettre en oeuvre un programme ambitieux d’assainissement, de drainage et d’amélioration du cadre de vie des populations.
4e volet : le développement économique et social durable
Enfin à travers ce 4e volet, je m’engage à bâtir un modèle économique adossé sur un cadrage macro-économique avec une prévision de recette fiscale couvrant l’essentiel des dépenses publiques.
Dans le secteur public il s’agit du relèvement de l’indice référentiel de base fixé à 233.457 depuis 1961. Sans évolution tenant compte de la cherté de la vie, de la revalorisation du taux liquidable de la pension de retraite de 1.75 à 2, de l’adoption du nouveau statut général de la fonction publique.
Dans le secteur privée il s’agit d’entreprendre des reformes se rapportant à la révision du code de travail, à la revalorisation du SMIG et du SMAG, de la revalorisation des pensions de retraite en raison de leur caractères dérisoires.
Chers compagnons, je m’engage à traiter ces attentes en instaurant la justice fiscale, la réduction du taux d’imposition, alléger la charge fiscale des contribuables car trop d’impôt tue l’impôt.
Sur la base de ces reformes fiscales et des ressources attendues, je m’engage à assurer une croissance économique inclusive forte et durable à travers la promotion d’une agriculture moderne, diversifiée, intensive et mécanisée, d’un secteur industriel adapté aux impératifs de compétitivité de l’agro-industrie, de l’industrie minière, pétrolière et gazière.
Ce secteur constituera le socle de l’expansion économique qui est projetée à l’horizon 2025. Et troisième point d’un secteur tertiaire dynamique soutenu par le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication et par les petites et moyennes entreprises.
A ce jour aucune véritable politique n’a été menée pour la création d’emploi pour les jeunes garçons et filles. J’envisage d’accroître la richesse nationale dans tous les secteurs de production avec une majorité qualitative de système de production adossé à une fiscalité à base élargie.
J’envisage d’assurer une meilleure répartition des fruits de la croissance par une affectation efficiente des ressources vers les couches sociales les plus vulnérables à travers des projets et programmes pour les pauvres.
Ces projets ciblés en faveur des populations démunies seront contenus dans les 15 masses de projets plurisectoriels à réaliser de 2020 à 2025 d’un montant de 46 000 milliard de Fcfa.
Mes chers compagnons, la réalisation effective de ces projets et programmes va reposer sur une gestion des ressources publiques. A cet effet, je m’engage à assurer une gestion transparente des dépenses publiques avec l’obligation faite pour gestionnaire des comptes publiques, de rendre compte des opérations financières de l’Etat.
C’est sur la base de la gestion efficiente des ressources des recettes fiscales prévisionnelles de 2020 à 2025 d’un montant de 35 000 milliard de Fcfa et la mobilisation de ressources additionnelles sur les marchés internationaux de capitaux que nous aurons la capacité de financer les 15 masses de projets comportant un total de 143 projets.
Ces 15 masses de projets plurisectoriels constituent la nervure principale du programme de gouvernement de 2020 à 2025 du parti.
Chers compagnons, me voilà au terme de mon discours de programme 2020-2025 qui met en exergue les axes essentiels des politiques publiques que je m’engage à exécuter pour une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère.
Ce projet de société et ce programme de gouvernement sont la vision de mes objectifs contrairement au RHDP unifié qui n’a ni vision, ni objectif à long terme. En effet l’émergence projetée à l’horizon 2020, évoqué dans tous les discours officiels n’a pas été une réalité. Et la misère ne cesse de croître.
Leur modèle macro-économique a généré une croissance appauvrissante sur la période avec un taux de pauvreté de plus de 47 % malgré un taux de croissance du produit intérieur brut.
Sur la même période les tenants du pouvoir RHDP n’ont jamais eu pour objectif de parvenir à une meilleure redistribution des richesse nationales.
Je voudrais dire à leur endroit la pensée de Confucius je le cite « quand le sage montre la lune l’idiot regarde le doigt »
Je m’explique. Quand pour la Nation, pour le bonheur de la Nation, les sages de notre pays montrent la voie de la paix, ils s’obstinent à violer la constitution, à se parjurer en briguant un troisième mandat.
Ainsi je répète quand le sage montre les astres de la main, l’idiot regarde le doigt. Contre cette forfaiture je vais avec détermination et abnégation avec l’opposition remporter cette élection présidentielle afin de réussir une mission de salut public pour le bonheur de tous en particulier des jeunes filles et garçons des nouvelles générations.
Je demande donc à tous les Ivoiriens et à toutes les Ivoiriennes de m’accorder leurs voix pour la victoire de l’élection présidentielle, de m’accorder leurs voix afin qu’ensemble nous reconstruisions la Côte d’Ivoire, l’Etat de droit, la démocratie tant recherchée depuis le stupide coup d’Etat de 1999.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Bédié présente son discours programme face « au RHDP unifié qui n’a ni vision, ni objectif à long terme » - Photo à titre d'illustration