L’Union des chefs des communautés vivant à Bouaké a rencontré, vendredi, 7 avril 2017 dans ladite ville , les ex-combattants démobilisés pour échanger sur l’actualité du moment à Bouaké, notamment, un éventuel soulèvement des ex-combattants démobilisés, considéré comme un frein au développement de la ville.
Cette campagne, placée sous le thème, ‘’Stop Ebola, les Scouts de Guinée à l’avant-garde’’ vise, ont –ils dit , à mener une sensibilisation porte-à-porte, en vue d’éteindre les foyers de réticence.
À travers les rencontres avec l’ensemble des ex-combattants, Bema Diomandé alias Ben, président de l’Union des chefs de communauté vivant à Bouaké, entend discuter et convaincre les ex-combattants.
Selon Bema Diomandé, la rencontre vise surtout à sensibiliser les démobilisés afin qu’ils acceptent d’adhérer au processus de paix, de réconciliation et du retour à la stabilité à Bouaké. À l’issue de cette rencontre, les ex-combattants se sont encore engagés à suspendre tout soulèvement pour réclamer leur part de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Accord qui a prévu, selon eux, qu’on leur verse à chacun cinq (5) millions FCFA et qu’on leur fasse don d’une villa d’un coût de 7 millions .
«Nous aussi, nous avons faim. Et trop de frustrations appellent la révolution. Après cette rencontre, nous ex-combattants démobilisés, nous nous engageons à protéger les personnes et les biens à Bouaké. Nous allons surseoir pour le moment à notre volonté de manifester pour réclamer notre prime d’effort de guerre à l’instar de nos frères d’armes aujourd’hui dans l’armée républicaine qui eux, ont reçu leur part », a dit Megbê Diomandé, responsable de la Cellule 39, l’une des associations d’ex-combattants démobilisés à Bouaké. Il a aussi ajouté que cette rencontre vient à point nommé car ils étaient tous prêts à sortir dans les rues de Bouaké pour se faire entendre.
« Vous êtes le deuxième responsable ici à Bouaké qui s’est déplacé pour s’enquérir de la situation après Souleymane Touré, Conseiller du Premier Ministre. Pour nous, toutes les autorités administratives, politiques et militaires de Bouaké ont fui leurs responsabilités. Nous avons donc décidé que désormais, seul Souleymane Touré sera notre interface avec le gouvernement. Egalement à vous, nous vous accordons notre confiance afin de trouver ensemble, une solution à nos revendications qui n’ont que trop duré. Nous vous promettons de rester calmes. Mais nous vous accordons un délai de deux semaines pour une suite favorable. Au-delà, nous ne serons plus responsables de nos actes(…). Nous défendons tous les intérêts du Président Alassane Ouattara », a-t-il averti.
Sibiri Koné, doyen d’âge des ex-combattants démobilisés, s’est quant à lui, dit très indigné du comportement des autorités locales sur le dossier des démobilisés et plaide auprès du président de l’Union des chefs de communautés vivant à Bouaké, Bema Diomandé et de la Chambre des Rois et Chefs traditionnels de Côte d’Ivoire pour la résolution définitive de leur situation. « Nous comptons sur votre médiation pour la suite », a-t-il dit.
Ainsi donc, après la médiation de Bema Diomandé, les ex-combattants entendent mettre en place des équipes de surveillance dans tous les quartiers de Bouaké dans le but de neutraliser tout soulèvement.
Bema Diomandé, président de l’Union des chefs de communautés vivants à Bouaké s’est réjoui de l’implication des Scouts de Guinée dans la sensibilisation de leurs camarades contre tout soulèvement. Avant de déclarer que ‘’ la Chambre des Rois et Chefs traditionnels mettra tout en œuvre pour la résolution définitive de la situation des ex-combattants démobilisés ’’.
Aboubacar Al Syddick à Bouaké
Photo à titre d'illustration:DR