Bouaké/Projet de nouvelle Constitution : ''les agents municipaux des ex-zones CNO iront contre le référendum'', selon Souleymane Barro, SG du MODDAMCI

  • 14/10/2016
  • Source : Lebabi.net
Le secrétaire général du Mouvement pour la Défense et des Droits des Agents Municipaux de Côte d’Ivoire (MODDAMCI), Barro Souleymane, a dans un entretien accordé à Lebabi.net, mercredi 12 octobre, que les agents municipaux iront en sensibilisation contre le référendum. Il a dit qu’ils s’abstiendront et feront en sorte que leurs parents s’abstiennent également

 Est-ce que vous pouvez faire l’historique de votre mouvement ? Comment est-il né ? Et pour qu’elle raison ?
Barro Souleymane : Le MODDAMCI est né le 15 mars 2008 à l’état civil 1 de Bouaké (pont Djibo).Il est né avec pour objectif premier, la défense des droits des agents municipaux. Et plus précisément, pour revendiquer plusieurs attentes de certains agents communaux. Notamment 3046 agents de Mairie des zones communément appelés ex-zones rebelles qui couvre le Centre Nord Ouest. Ces agents sont issus donc de 92 communes.
 
Quels sont donc vos revendications ?
BS : Nous réclamions au départ de nos négociations avec notre tutelle, un montant global de 18 milliards de FCFA,  soit les arriérés de salaires de 2002 à 2011. Aujourd’hui, les chiffres ont baissés du fait des négociations avec notre ministère de tutelle.
 
A combien s’élève désormais le montant réduit ?
BS : Pour des questions de respect d’accord et de principes entre nous et notre hiérarchie, nous nous réservons le droit de taire les nouveaux chiffres. Nous ne réclamons plus les 18 milliards car nous avons accepté de revoir les montants à la baisse. Nous avons donc fait une concession comme demander par le Ministre d’Etat, le Ministre de l’intérieur, le Ministre Ahmed Bakayoko.
 
Où en êtes-vous aujourd’hui avec la question de paiement ?
BS : Les choses n’ont pas véritablement bougé. C’est vrai que des promesses ont été faites, des commissions ont travaillé mais le constat est amer à ce jour. Car le paiement n’a même pas encore démarré. Les gens ignorent ce que nous avons fait pour sauver les registres pendant la crise depuis 2002. Mais si ce n’était pas nous, la Côte d’ivoire n’allait pas finir avec les audiences foraines.  On a sécurisé les registres qui existent déjà. On a donné de la valeur aux nouveaux cas de naissance en les déclarant. On a établi les certificats de résidences, les certificats de décès et tout cela, pour montrer que la zone qui était appelée (zone rebelle) était fréquentée. Et c’est anormal pour nous de savoir que tout ce travail patriotique ne connaisse pas encore des mérites. Comment ces patriotes là peuvent êtres récompensé lamentablement ? Alors que les enseignants volontaires, les agents de la santé et bien d’autres ont connu des réparations. Le chef de l’Etat lui-même l’a dit, à deux reprises au stade de Bouaké, que c’est une injustice de savoir que tous ceux qui ont contribué à sauver l’image de la république dans les ex-zones CNO ne soient pas récompensés. Il a, à cet effet, promis que s’il devenait le Président du pays il remédierait à toutes ces préoccupations. Mais voici que nous allons vers la fin de son deuxième mandat et jusque-là rien n’est fait pour les agents communaux. On a mal au cœur.
 
Que ferez-vous si rien n’est fait dans les jours suivants ?
BS : Malheureusement nous n’avons pas de moyens de pression, cependant nous remercions les hommes des médias qui nous accompagnent régulièrement. Et nous profitions pour dire à tous ceux qui viennent nous voir concernant le référendum d’arrêter de se fatiguer car ce projet n’est pas dans notre programme. Parce que nous sommes considérés comme des sous-hommes quant il s’agit de nos problèmes et nous resterons chez nous le jour du vote. Le « OUI » ou LE « NON » ne nous concerne pas. Nous allons simplement rester chez nous. Parce que, quand quelqu’un n a pas de moyens pour se soigner, et que celui-là compte seulement sur ces arriérés de salaire, ce n’est pas la peine. Sachant qu’un seul agent peut entrainer au moins derrière lui dix personnes. On a tous notre idée derrière ce montant. Malgré que l’âge avance et que nous sommes menacés par plusieurs maladies. On a tout accepté, on a été patient, il a été difficile  d’accepter le nouveau montant. Mais nous l’avons fait après toutes ces négociations. Mais quand le père frustre l’enfant, ce dernier-là ne peut que pleurer.et ce n’est pas avec ces pleurs que ns irons au referendum.
 
Est-ce que vous avez échangé avec votre ministère de tutelle ? Si oui, que vous a-t-il dit pour vous rassurez ? Et pourquoi maintenant vous voulez boycotter le referendum ?
BS : Oui le ministre nous avait rassuré que si on acceptait les  concessions, les choses iraient plus vite. Cela fait un an aujourd’hui et malgré tous nos sacrifices, on n’en parle même pas. Chaque les mercredis on regarde la télévision avec espoir pensant que qu’un conseil des ministres finira par décider de notre sort, mais rien. La preuve le SG qui je suis a tellement calmé la base avec les mots doux  mais les espoirs sont ruinés et désormais je n’ai plus d’énergie pour faire face à nos hommes. Le MODDAMCI à tourné le dos à la violence parce que conscient des difficultés du gouvernement ivoirien, c’est pourquoi nous avons opté pour la diplomatie. Mais nous constatons malheureusement qu’on nous pousse à prendre des voies de révolte que nous allons refuser pour l’heure. Car le pays a besoin de stabilité pour avancer et on se demande pour quelle raison nous sommes ignorés jusqu’à ce point. On a accepté avec un esprit patriotique la réduction sur les 18 milliards pour que diminue la souffrance des nombreuses familles qui n’attendent que ça. De 2002 à ce jour, nous avons utilisé toutes les voies pacifiques. Je ne dis pas que nous ferons recours à la violence mais on ne peut plus se taire. On aura des positions qui feront que le gouvernement va nous écouter désormais. Comme notre refus à participer au référendum, ensuite nous aurons une grève de la faim et ainsi de suite. Espérons qu’à travers cette interview le président saura que les problèmes dans les ex-zones CNO demeurent encore. Je demande donc au Gouvernement d’avoir un regard sur nos attentes. Car voyez derrière un seul agent le nombre de membre de famille qu’il y a. On a l’impression que le Président a démissionné en ce qui concerne les agents municipaux des ex-zones CNO.


Peut-on revenir toujours sur le montant exact ?
BS : Souffrez que cela reste comme un secret entre nous et notre hiérarchie. Je vous en prie. Il s’agit désormais pour le Gouvernement de respecter sa part de contrat car nous avons respecté le notre, en faisant en sorte que la Côte d’Ivoire soit en train de parler de Nouvelle constitution et de troisième République. Tous ces actes que nous avons délivrés ont permis de faire un bond qualitatif et quantitatif vers la paix. Sauvegarder des documents administratifs dans un contexte de crise et au péril de nos vie, je crois qu’il y a au moins notre salaire à payer, même si la reconnaissance semble ne pas être à l’ordre du jour. En réalité cette reconnaissance, nous n’en voulons pas, ce que nous voulons, c’est le paiement de nos arriérés de salaire de 2002 à 2011.
 
Que devenons-nous retenir       ?
BS : Il faut retenir que nous ne participeront pas au référendum parce que nous sommes ignorés par l’Etat. Nous irons en campagne dans nos familles respectives pour demander l’abstention à la participation au référendum. Imaginez un instant, plus de 3000 agents municipaux sensibilisant au moins dix personnes membres de leurs familles, cela fera 30000 voix que perdra le Président. Or ces personnes savent ce que nous vivons, elles comptent sur nous donc, elles n’auront pas de mal à comprendre notre amertume face à notre délaissement par le Président. Pas de violence mais nous irons convaincre de ne pas participer au référendum. Là aussi, on ne peut pas nous retirer le droit de le dire à nos parents.
 
Harold