La Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) a procédé, le 24 et 25 avril 2017 à la salle des mariages de la mairie de Bouaké à l’installation de la « Plateforme anticor » et du « Comité local d’intégrité ». Une plateforme présidée par le préfet de région, Aka Konin, préfet du département de Bouaké.
C’était dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation de l’administration locale et des populations sur les conséquences de la corruption. Elle a entamé depuis le 20 avril 2017 à partir de Korhogo, plusieurs rencontres d’échanges et d’informations sur la lutte contre les antis valeurs qui freinent le développement et hypothèquent le fonctionnement normal des institutions constitutionnelles
A Bouaké du 24 au 25 avril 2017 lors de la deuxième étape de cette campagne, ce sont les membres du corps préfectoral, les élus, directeurs régionaux, rois et chefs traditionnels, les chefs religieux, les syndicats et associations, les ONG des régions de Gbêkê et du Hambol qui ont été édifiés sur les problématiques de la corruption et infractions assimilées à travers un exposé de Jacques III Achiaou, directeur de la sensibilisation et de l’éducation à la HABG.
Yves Yao Kouamé, secrétaire général de HABG a indiqué que cette campagne de sensibilisation a pour objectif de présenter aux autorités locales et aux populations le dispositif actuel de lutte contre la corruption. Il s’agit, a-t-il dit, de créer des conditions de collaboration entre les populations, les autorités locales et la Haute autorité pour la bonne gouvernance dans la perspective d’atténuer l’enracinement de la corruption en Côte d’Ivoire. « La gouvernance en Côte d’Ivoire a connu une amélioration au cours des quatre (4) dernières années. La moyenne de la Côte d’Ivoire portant sur les six (6) indicateurs relatifs à la gouvernance est passée de 23/100 en 2011 à 67/100 en 2015 », a-t-il souligné. Ces statistiques expliquera-t-il, traduisent une évolution favorable de la gouvernance dans le pays au cours de ces dernières années. « Concernant l’indicateur ‘‘Contrôle de la corruption’’, la note de la Côte d’Ivoire publiée par le MCC sur la période 2011-2015 est passé de 88/100 à 81/100 en 2016, soit un recul de 7 point », regrette-t-il.
C’est pourquoi, il a invité ses interlocuteurs à aider la HABG en dénonçant les actes de corruption qui pourraient être constatés dans leurs administrations respectives et même dans les quartiers. Il a assuré ses interlocuteurs qu’une personne qui dénonce un individu suspecté de commettre des actes de corruption, est protégée par la HABG qui s’engagent à ne pas divulguer les sources d’information. «Depuis sa création, la HABG est en train d’imaginer des stratégies pour lutter contre la corruption, la fraude et les infractions assimilées », a-t-il souligné. Pour finir, il a fait savoir qu’une étude récente menée par sa structure a identifié les administrations et foyers les plus corrompus et que les résultats seront connus à la fin de cette campagne.
Les interventions des participants ont porté notamment sur le fait que la HABG devrait appliquer sans complaisance les sanctions anti-corruption qui a une valeur pénale. « Ces sanctions ne doivent pas seulement frapper les plus faibles comme cela est toujours le cas. Les premières personnes qui doivent être punies sont les hauts cadres et autres directeurs des administrations publiques qui se morfondent impunément dans la corruption », a déclaré un assistant qui a requis l’anonymat.
Aboubacar Al Syddick à Bouaké
Bouaké: une campagne de sensibilisation sur les conséquences de la corruption - Photo à titre d'illustration