La récente libération des cadres pro-Gbagbo va-t-elle permettre à ce parti de se remettre en selle pour se positionner de manière dynamique dans la course au pouvoir ? En plus clair: Les Bro Grégbé, Affi N’Guessan, Aboudramane Sangaré, Lida Kouassi, Alphonse Douati, Alcide Djédjé, Sokouri Bohui, Dakoury Tabley Henri Phlippe… pour ne citer que ces têtes fortes de la direction du Fpi, ont-ils encore les ressources morales, physiques, psychologiques et surtout, l’engagement politique, pour de se relancer dans la bataille politique ? Au regard de leurs séjours carcérales et des fortes pressions qu’ils ont dû endurer ces deux dernières années, on n’imagine fort bien qu’il ne leur reste plus grand-chose dans le coffre pour affronter avec sérénité et engagement, les joutes politiques à venir.
‘‘ On ne sort pas de deux ans de bagne comme on sort d’une fête foraine’’, dit-on. Aujourd’hui plus que jamais, la priorité pour Lida, Affi et les autres, est de chercher à récupérer moralement et physiologiquement et d’évacuer ces mois de stress subis dans les prisons. Ensuite, il faudra se refaire un moral social et financier. Tenter en somme, de rassembler ce qui reste ect…Pour ce qui concerne particulièrement Bro Grébé et Michel Gbagbo, les soucis de santé de ces derniers, marqués par plusieurs allers et retours sous escorte à la Pisam, demeure une sérieuse préoccupation. Bien évidemment, la prise en compte de toutes ces questions, impose de se donner le temps. C’est pourquoi, beaucoup d’observateurs de la vie politique ivoirienne sont persuadés que le Fpi, dans sa composition actuelle, ne connaitra pas de sitôt, ce dynamisme et ce sang chaud qui fait de lui fait si cruellement défaut pour rebondir. Son président par intérim, Miaka Ourétéo, a pendant longtemps fait de la libération de ses camarades, une fixation et une de conditionnalités non négociables pour s’asseoir à la table des négociations avec le gouvernement. Maintenant que cela est une réalité, il doit faire face à une nouvelle évidence. Bro Grébé, Lida, Douaty, Aboudramane et les autres, sont désormais des hommes marqués au fer, dont la forte armature politique qu’on leur connaissait, s’est réduite comme peau de chagrin par ces mois de prison. Et, il leur faudra du temps pour s’en remettre. Or justement, c’est ce temps qui manque au Fpi. Les prochaines élections générales auront lieu tout juste dans 11 mois. A cette échéance, les Ivoiriens ne permettront pas au parti de Laurent Gbagbo de brandir ses arguments de 2012.
G.E
Bro Grébgé, Lida, Douati, Sangaré…. : Ils sont finis politiquement - Photo à titre d'illustration