Selon le chef du Bureau de la coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, quatorze enfants, dont neuf enfants âgés de moins de cinq ans, se trouvent parmi les victimes de ce massacre.
Les atrocités ont été commises vendredi dernier, au village de Ntumbo, dans le nord-ouest anglophone. « Selon les renseignements qu’on a réussi à confirmer, vingt-deux civils ont été tués le matin du 14 février. Des hommes armés ont, pour une raison inconnue, ciblé ces personnes. Sur les vingt-deux victimes (…), quatorze étaient des enfants. Et nous sommes portés à croire que neuf d’entre eux avaient moins de cinq ans. Dans la plupart des cas, ils ont été tués par balles et leurs corps ont été brûlés dans des maisons qui ont été incendiées. Nous savons, également, qu’une des victimes, une femme, était enceinte. Une seconde femme enceinte a été blessée par balles. Heureusement, elle est encore en vie. Elle a été hospitalisée et se trouve dans un état critique. Hélas, elle a perdu son bébé », explique à RFI James Nunan, le chef d'Ocha pour les régions du nord-ouest et du sud-ouest, les deux provinces anglophones.
L'avocat Félix Agbor Mballa, un des leaders de la contestation anglophone et chef d'une ONG de défense des droits de l'homme, a condamné « l'horrible meurtre » d’enfants et de femmes dans le quartier qui porte le nom de Ngarbu. Il appelle les autorités à ouvrir une enquête pour identifier les coupables.
« Il faut ouvrir une enquête, c'est une obligation, avec des membres de la société civile, du gouvernement et de l'opposition. On doit savoir qui a fait ça et on doit trouver une solution à cette guerre inutile. Les civils sont les victimes. C'est dur ce qui se passe entre les séparatistes et le gouvernement. »
Des soldats patrouillent à Bafut, dans le nord-ouest du Cameroun, en zone anglophone, le 15 novembre 2017. (Photo d'illustration) AFP