Les trois principaux candidats à l'élection présidentielle au Cameroun ont saisi le Conseil constitutionnel afin qu'il annule en partie ou totalement le scrutin de dimanche, pour « fraudes et irrégularités ».
Le Conseil constitutionnel a affiché jeudi 11 octobre les requêtes des trois principaux candidats à l’élection présidentielle. Maurice Kamto, qui avait revendiqué sa victoire dès le lendemain de l’élection, a déposé une « requête en annulation partielle des opérations électorales ». Joshua Osih candidat du principal parti d’opposition, le Social Democratic Front (SDF), et Cabral Libii, le plus jeune des candidats, ont quant à eux introduit des recours en annulation totale du scrutin.
Le Conseil doit examiner ces requêtes et donner son verdict avant la proclamation des résultats du scrutin, au maximum deux semaines après l’élection.
« Kyrielle d’irrégularités »
Maurice Kamto sollicite l’annulation du vote dans sept des dix régions du pays en raison « des multiples irrégularités, d’importants cas de fraudes et des cas de violation de la loi ». Il demande ainsi l’annulation dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest, en proie à un conflit armé depuis un an entre séparatistes et forces armées, qui a rendu impossible d’y « respecter les règles d’organisation de l’élection présidentielle ».
Pour Joshua Osih, le scrutin a été « émaillé par une kyrielle d’irrégularités qui (…) compromettent durablement la sincérité du résultat ». Dans sa requête, il souligne lui aussi qu' »il était impossible » que le vote ait lieu en zones anglophones, dénonçant « l’impuissance de l’administration » à y assurer la sécurité...
Dans un bureau de vote de Yaoundé, le 7 octobre 2018. © REUTERS/Zohra Bensemra