Dans un match assez pauvre, les Super Eagles ont surpris les Tunisiens dès la 3e minute grâce à un but d'Ighalo. Les hommes d'Alain Giresse n'ont jamais paru en mesure de se révolter et concluent leur CAN sur une mauvaise note.
Pour les perdants des demi-finales d’une Coupe d’Afrique des nations, le résultat de la finale pour la troisième place détermine souvent si le verre est à moitié vide ou à moitié plein à l’issue de la compétition. Pour la Tunisie, défaite par le Nigeria dans cette « petite finale » (0-1), le bilan de cette CAN 2019 ne bascule donc pas du meilleur côté.
Si l’on regarde dans le rétroviseur, les Aigles de Carthage n’ont remporté qu’une rencontre hors tirs au but dans ce tournoi. C’était en quarts de finale face à Madagascar (3-0). Pour le reste, les hommes d’Alain Giresse avaient eu de la réussite pour passer la phase de groupes avec trois nuls au compteur, puis lors des huitièmes de finale en éliminant le Ghana aux tirs au but. En face, le Nigeria termine sur une bonne note grâce à un but de son diamant, Odion Ighalo, meilleur buteur de la compétition (5 buts).
Ighalo qui rit, Ighalo qui pleure
L’attaquant Odion Ighalo a connu le meilleur et le pire lors des 45 premières minutes. Le joueur des Super Eagles a d’abord profité d’une grosse mésentente entre le gardien tunisien Ben Chrifia et son défenseur Meriah pour ouvrir le score après seulement trois minutes de jeu (1-0, 3e). Un premier coup de tonnerre dans cette petite finale pour la troisième place et un précieux but au compteur d’Ighalo, actuel meilleur de la CAN 2019 avec cinq buts.
Hélas, quelques secondes avant le retour aux vestiaires, Ighalo s’arrêtait net à la suite d’une accélération dans le camp tunisien. Très vite, l’attaquant nigérian se tenait derrière la cuisse en grimaçant de douleur. Blessé, son tournoi se terminait là. Entre ces deux extrémités de la première période, le Nigeria avait géré son avantage face à une Tunisie trop prévisible dans ces mouvements offensifs, pas assez tranchante, ni saignante dans son jeu de passes et dans les duels. Seul Sassi, sur un bon service de Wahbi Khazri, se procurait une belle opportunité en réalisant un grand pont sur Ndidi, avant d’envoyer une frappe du pied droit juste à côté de la cage nigériane.
Rien à se mettre sous la dent
Dans une seconde période aussi morne que la première sur le plan des occasions de jeu, le Nigeria continuait à attendre les Tunisiens pour mieux les contrer. Mais les Super Eagles n’avaient pas la justesse technique pour remonter vite le ballon. Il y avait toujours une passe ou un contrôle manqué.
La Tunisie d’Alain Giresse ne montrait pas grand-chose de plus avec le handicap d’être menée au score depuis les tous premiers instants de cette rencontre. Seul Wahbi Khazri parvenait à amener un peu de créativité pour casser les reins de la défense nigériane, comme à la 47e minute lorsqu’il lançait Chaouat dans la profondeur. Le joueur des Aigles de Carthage ratait cependant sa frappe qui terminait sa course dans le petit filet.
Pas grand-chose de plus à se mettre sous la dent lors de ce deuxième acte. Le prodige nigérian Chukuweze était le seul à mettre un peu de folie dans un match qui sombrait dans la monotonie, d’une somptueuse frappe enroulée des 20 mètres déviée du bout des gants par Ben Chrifia (63e).
Dans le camp tunisien, le manque de révolte après l’ouverture du score au cours de ce match important pour valider les progrès de la sélection a de quoi laisser perplexe sur l’adhésion des joueurs au discours d’Alain Giresse en cette fin de tournoi, après l’amertume de la défaite face au Sénégal en demi-finale.
Le Nigérian Collins au duel avec le Tunisien Al Salam. © AP Photo/Hassan Ammar