Cdt Touré Moussa, pdt de la CODOZCI à propos du rapport de L’ONU :«Ils veulent soulever la population contre nous »

  • 12/12/2013
  • Source : Nord-Sud
La Confrérie des dozos de Côte d’Ivoire (Codoz-Ci) s’insurge contre le dernier rapport de la division des droits de l’Homme de l’Onuci qui les accuse de violation de droits de l’Homme.

Un rapport de l’Onu vous accuse d’avoir commis de graves violations de droits de l’Homme. Quel commentaire en faites-vous ?

Nous disons à l’Onuci qu’elle a trop fait pour les Ivoiriens. Nous lui disons également de poursuivre sur cette lancée. Le rapport qui indique que nous avons commis des violations de droits de l’Homme est faux et archi-faux. C’est injuste de leur part. Nous sommes déçus de la division des droits de l’Homme de cette institution. Elle a échoué dans sa mission de sabotage, d’intoxication.

Nous savons qu’ils veulent soulever la population contre nous. Ils veulent aussi mettre les autorités à nos trousses. Nous sommes au quotidien des collaborateurs et je souhaite que l’Onuci évite de suivre ceux qui veulent nous saboter. Que l’Onuci mette un peu d’eau dans son vin. Nous ne sommes pas là pour mettre le feu au pays. Ils ne pourront pas nous faire révolter contre Alassane Ouattara ou le contraire. Nous sommes dans une période de réconciliation. Pourquoi tout ce qui est mauvais, c’est à nous qu’on l’impute, alors que c’est nous qui avons pacifié Abengourou.

Récemment, à Abengourou, en présence de l’Onuci, nous avons été reçus par les autorités de cette localité. L’Onuci a reconnu que nous faisons de bonnes choses. En notre présence, on se félicite qu’on travaille pour le développement de la Côte d’Ivoire et derrière nous, on dit qu’on a violé les droits de l’Homme. Ce n’est pas sérieux. Un jour, je reçois un appel de Bettié et mon interlocuteur m’informe que les dozos ont incendié 17 villages. Nous sommes allés vérifier et c’était faux. Nous avons demandé aux autorités et elles nous ont dit qu’elles ne sont pas informées. Que les gens arrêtent donc de mentir.

L’Onu se serait-elle laissé induire en erreur ?
Nous estimons que l’Onuci confond les mercenaires, les coupeurs de route et les grands bandits venus d’ailleurs avec les dozos. Un philosophe a dit qu’un groupe peut être adulé ou rejeté. C’est selon l’opinion de la foule. Il faut y voir de plus près. Le dozo s’apparente à un ustensile destiné à plusieurs usages. Le dozo est humaniste. Les dozos n’ont tué personne encore moins emprisonné quelqu’un. Le dozo n’a pas de prisons. Etre dozo, ce n’est pas être voyou.

On estime que c’est parce que le Président Ouattara vous craint qu’il ferme les yeux sur vos actes de violation de droits de l’Homme?
Nous ne jouissons pas d’une impunité. Pourquoi voulez-vous que Ouattara ait peur de nous ? Il n’a jamais eu peur de nous. Le président de la République ne compte par sur les dozos pour réussir son programme de société. Il compte sur toute la Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat est convaincu que le rapport de l’Onuci est un faux document, et c’est pourquoi il ne répond pas. C’est un grand homme qui recoupe l’information avant de prendre une décision. Il ne fait pas comme la division des droits de l’Homme de l’Onuci qui n’a pas fait preuve de professionnalisme. Ouattara est un homme pacifique. Nous savons qu’il est en train d’étudier nos pas avant de prendre une décision. Mais il est convaincu pour le moment que nous posons de bons actes.

Quelle sera la contribution des dozos au processus de réconciliation ?
Nous sommes pour la paix et la réconciliation. Vous ne trouverez aucune culture ou aucun homme qui ne veuille pas la paix et de la stabilité sociale. Le Fpi a échangé avec le Rdr, (ndlr : lundi) pour obtenir la paix. C’est déjà un acte à encourager et à poursuivre. Nous les dozos ne faisons pas de politique. Pour le processus de réconciliation qui tient tant à cœur au Président, ce n’est pas nous les dozos qui allons saboter cette action. Nous sommes engagés dans cette dynamique. Nous demandons qu’on nous organise et qu’on nous encadre. Il y a de faux éléments Frci qui sont en ville et qui ne sont pas militaires. Il y a des faux dozos qui se promènent. Mais comme entre nous, on sait qui est faux dozo et qui ne l’est pas, lorsque nous les voyons, on les arrête. Nous souhaitons que l’Etat nous aide à encadrer nos éléments. Un dozo qui n’est pas encadré est dangereux pour la société. Et c’est cela que nous voulons éviter. Nous sommes pour la réconciliation, la paix et la protection de l’environnement.

Que faites-vous pour lutter contre l’insécurité  grandissante en Côte d’Ivoire?
Les dozos n’assurent pas la sécurité. Nous ne sommes ni policiers ni militaires encore moins gendarmes. C’est ce que les Ivoiriens ne comprennent pas. Je suis chez moi et je veux prendre quelqu’un pour me surveiller. Si je ne le fais pas, je serai victime d’agression. Je suis donc libre de choisir entre une agence de sécurité ou un dozo. Ce n’est pas un délit. C’est celui qui engage le dozo qui assume. Nous avons dit aux dozos avant d’aller de nous informer par écrit. Les dozos ne font pas de meetings ni de marches. Nous sommes là pour tout le monde. Nous sommes-là pour rendre service à la Côte d’Ivoire.
 
Entretien réalisé par ED (stagiaire)