Le Chef de l’état, SEM Alassane Ouattara, prendra part aux rencontres de haut niveau des deux institutions sous-régionales, prévues les 24 et 25 octobre, à Dakar, la capitale sénégalaise. La 17e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) s’ouvre, demain jeudi, à Dakar au Sénégal où est attendu le même jour, le Président Ouattara.
Le lendemain vendredi, se tiendra une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). A ces deux grands rendez-vous, où on discutera de questions économiques et des crises (Nord-Mali, crise post-électorale en Guinée, prochaine présidentielle en Guinée-Bissau), la participation du Président ivoirien, Alassane Ouattara, est attendue. En effet, s’agissant du volet politique, les résultats du scrutin législatif du 28 septembre dernier, ne semblent pas être du goût de l’opposition guinéenne qui les conteste.
Ces résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante donnent la victoire au parti au pouvoir du Président Alpha Condé. Le Rassemblement du peuple de Guinée (Rpg), obtient 53 députés et avec les petits partis, la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale fixée à 58, sur un total de 114 élus. Quand les partis d’opposition qui récoltent 53 sièges. Mais ces derniers, conduits par Cellou Dalein Diallo, rejettent ces résultats qui, selon eux, ne correspondent pas, «à la volonté» du peuple guinéen et ont introduit des recours devant la Cour suprême.
Les chefs d’Etat vont certainement appeler au calme et à la retenue pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos. A la différence de la Guinée, la Guinée-Bissau qui a connu un coup d’Etat le 12 avril 2012, attend également son élection de sortie de crise. La présidentielle est prévue le 24 novembre. Pour ce rendez-vous, les autorités de transition ont besoin de l’appui politique, diplomatique mais aussi financier de la Cedeao pour mener à bien cette opération. S’agissant du Mali, ce sera l’occasion de renouveler les félicitations au pays et au nouveau Président Ibrahim Boubacar Keïta, élu le 11 août et investi les 4, puis le 19 septembre, en présence cette fois de la quasi-totalité de ses pairs de la Cedeao.
Pour autant, les défis restent grands puisqu’il s’agira de consolider la paix acquise après une intervention armée française et africaine. Au nombre des actions prioritaires, c’est le maintien de la sécurité. Et l’annonce faite, avant-hier, par la Cedeao de payer les salaires des soldats africains engagés sur le théâtre des opérations et de dédommager les familles des victimes permettra de rassurer la grande muette qui évolue depuis le 1er juillet sous onusien. L’autre préoccupation de Bamako, c’est le dialogue politique avec la rébellion touareg du Nord.
Depuis lundi, les discussions sont en cours justement, à Bamako, pour trouver des solutions durables aux plaintes des populations du nord qui estiment être abandonnées et marginalisées. Dénonçant même un échec de la décentralisation. D’où l’intérêt de ce qui est appelé « les états généraux de la décentralisation » qui prennent fin, aujourd’hui. Puisque leurs résultats ouvriront la voie au développement de l’ensemble du pays, en particulier du fief des rébellions récurrentes. Dans le même temps, le climat sera apaisé pour éviter que les islamistes et jihadistes qui représentent toujours une menace nationale et internationale s’installent à nouveau.
Dans la même veine, les chefs d’Etat de la sous-région auront l’occasion de dégager une vision d’ensemble sur le sommet sur la sécurité en Afrique prévu à Paris, le Président français François Hollande.
Annoncé dans la capitale sénégalaise dès cet après-midi, le Président Alassane Ouattara, en sa double qualité de Président chargé de la recherche de financements à long terme des économies de la zone monétaire ouest-africaine, donc de l’Uemoa et président en exercice de la Cedeao, partagera une fois de plus sa vision économique et intégrationniste de la région.
C’est pourquoi, la communauté ivoirienne vivant au Sénégal avec à sa tête, le Général Edouard Tiapé Kassaraté se mobilise pour lui réserver un accueil des plus chaleureux. En accord avec les autorités militaires et administratives du Sénégal, toutes les dispositions sécuritaires sont prises pour assurer un bon séjour aux chefs d’Etat et les délégations qui les accompagnent à Dakar. « Le Sénégal est une terre de la Téranga, donc d’hospitalité, tout est fait pour que le Président de la République soit accueilli, comme ses pairs, dans de bonnes conditions. Parce qu’il est bien connu au Sénégal et il est bien aimé des Sénégalais », rassure l’ambassadeur Edouard Kassaraté.
Germaine Boni
Envoyée spéciale à Dakar
Cedeao et Uemoa : les enjeux d’un double sommet. - Photo à titre d'illustration