CEI, visite de François Hollande, présidentielle 2015 : KKB donne sa position

  • 16/07/2014
  • Source : Partis Politiques
CEI, visite de François Hollande, présidentielle 2015 : KKB donne sa position

 Mesdames et Messieurs,

Amis de la presse nationale et internationale,
 
Je suis heureux de vous accueillir ici à l’occasion de ce point de presse. Merci pour le travail que vous abattez sans relâche dans l’intérêt de la transparence.
 
Chers amis de la presse, 
Je n’ai jamais fait mystère de mon opposition au caractère non indépendant de la Commission électorale indépendante (CEI) qui est en train d’être mise en place progressivement. J’ai pointé avec force détails les points potentiellement confligènes du projet gouvernemental. Rien n’y fit. Avec un collectif de députés, nous avons saisi le Conseil constitutionnel; mais dans une sorte d’aveuglement, le conseil a préféré valider la position du gouvernement, laissant toute entière la menace que fait planer sur nos compatriotes l’action future d’une commission à ce point déséquilibrée, structurellement partiale et en mission commandée pour un camp. 
 
Pour faire pièce aux signaux d’alerte que nous lançons, on entend ça et là des propos destinés à nous endormir : 
c’est la « meilleure CEI que la Côte d’Ivoire ait connue » Dixit le chef de l’Etat, Allassane Ouattara 
« ...On a abouti à une très bonne structure qui garantira des élections crédibles et transparentes... » a lâché le président du PDCI RDA. 
 
Un seul fait vient pourtant ruiner cette avalanche d’autocélébration : Monsieur BEDIE vient de désigner Youssouf BAKAYOKO comme représentant du PDCI et ce choix est aussitôt entériné par Monsieur OUATTARA qui le maintiendra vraisemblablement à la tête de la CEI. 
 
Il est bon de rappeler que Youssouf BAKAYOKO est le président de la CEI en charge de l’organisation des élections de 2010 dont la contestation des résultats a engendré une crise qui s’est soldée, selon l’ONU, par un bilan de 3000 morts.
Le Président du PDCI, accusateur de la CEI et de son Président, nous disait le 3 octobre 2013, à l’ouverture du 12eme congrès du parti : « à la suite du premier tour de l’élection présidentielle de 2010 (…) j’ai pu noter, preuve à l’appui, que j’avais été spolié d’au moins 600 000 voix... ». 
 
Que récompense-t-on en maintenant Monsieur BAKAYOKO à la CEI ? 
 
Dans n’importe quel pays soucieux de sa respectabilité internationale, où, de surcroît, les dirigeants sont au service du bien-être de leurs compatriotes, Youssouf BAKAYOKO ne devrait plus jamais être associé à l’organisation d’opérations électorales. Il aurait dû être démis de ses fonctions et contraint à rendre des comptes à la nation.
 
Au lieu de cela, il est maintenu à son poste sans le moindre égard pour la mémoire de nos compatriotes emportés par la crise consécutive à la mauvaise gestion des élections. 
 
Le combat pour une CEI équilibrée et transparente ne fait que commencer. C’est une exigence démocratique. 
 
Le deuxième sujet que je souhaiterais aborder ici est relatif à la visite du Président français, Monsieur François HOLLANDE en Côte d’Ivoire à partir du 17 juillet 2014.
 
Je lui souhaite notre traditionnel AKWABA ! 
 
Monsieur HOLLANDE arrive dans un pays éprouvé par plus d’une décennie de crise dont le bilan global est largement au-delà des 3000 morts dénombrés par l’ONU. 
 
Il arrive aussi dans un pays divisé, un pays dans lequel les mécanismes de régulation politique et sociale qui avaient fait sa force sont progressivement remplacés par un nouvel ordre adossé à la primauté d’un groupe ethnique, d’une région sur tous les autres. 
 
Il arrive dans un pays où la justice s’est drapée du costume de la sélectivité : il y a les bons criminels et les mauvais criminels.
 
Il arrive dans un pays où nombre de nos compatriotes, ceux du FPI et de la LMP se posent encore des questions : pourquoi son pays, la France, a-t-il, à ce point, pris fait et cause pour un camp contre un autre ? 
 
Bref, il arrive dans un pays où les problèmes à résoudre relèvent de la liste à la Prévert.
 
Comme à son habitude, la galaxie RDR, tente de couvrir les vrais problèmes du pays et des ivoiriens par une communication destinée à faire diversion. Selon le quotidien le patriote, « Hollande répond à l’invitation d’un président fréquentable » ; quant au porte-parole du parti de Monsieur OUATTARA, il croit savoir que François HOLLANDE « vient pour apporter son soutien à l’œuvre de reconstruction et de réconciliation entreprise avec succès par le Président Alassane Ouattara ». 
 
Chers amis, le RDR a beau jeu de rendre à nouveau la Côte d’Ivoire fréquentable. En effet, c’est à la suite d’un projet savamment prémédité que la marche de notre pays vers le progrès a été stoppée. Des preuves ? Écoutons Alassane OUATTARA quand il était encore dans l’opposition : 
« Je frapperai ce pouvoir corrompu au bon moment, et il tombera comme un fruit mur », samedi 11 septembre 1999, propos rapportés par le quotidien le Patriote du 13 septembre 1999, 
« Je rendrai ce pays ingouvernable », déclaration publique au Nord du pays le mercredi 21 mars 2001.
Brandir naguère le spectre de la chienlit d’abord à BEDIE ensuite à GBAGBO, enfin à la Côte d’Ivoire pour se sacrer aujourd’hui fréquentable n’est pas républicain. 
Quant à savoir si la réconciliation est un succès comme le proclame le Porte-parole du RDR, n’importe quel ivoirien peut apporter la preuve que ce projet est le dernier des soucis du régime. La Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) que dirige le Président Banny, à cet effet, est dans un état végétatif avancé. 
Loin de ces pratiques d’un autre temps, nous souhaitons attirer l’attention de notre hôte de marque sur les attentes de nos compatriotes et de tous ceux qui vivent dans ce pays et l’aiment profondément.
Toutes ces années de crise destinées à nous empêcher de prendre le gouvernail de notre avenir ont jeté nos populations dans une pauvreté sans nom. Les ivoiriens aspirent donc à : 
la sécurité pour eux-mêmes et pour leurs familles ;
la garantie de leurs libertés fondamentales ;
manger à leur faim c’est-à-dire trois (3) repas par jour ; 
se soigner ;
envoyer leurs enfants à l’école ; 
avoir un emploi ;
avoir un logement. 
En un mot satisfaire à leurs besoins fondamentaux. Un vrai retour au degré zéro du progrès. 
C’est à cette Côte d’Ivoire martyrisée, ruinée, appauvrie mais debout et désireuse de se reprendre en main sous le leadership éclairé, imaginatif, volontaire et intègre d’une nouvelle équipe dirigeante que nous appelons clairement nos vœux qu’il faudra que le Président français s’adresse. 
 
Mesdames et Messieurs,
Amis de la presse nationale et internationale,
Je souhaite rappeler une évidence à ceux pour qui cela ne faisait aucun doute, et rassurer ceux qui continuaient d’être habité par des interrogations :
LE PDCI RDA aura bel et bien son candidat à l’élection présidentielle de 2015. Pour être certain de m’être fait bien comprendre, le PDCI désignera en son sein son candidat à l’élection présidentielle de 2015.
 
Cette position a été clairement affirmée par une résolution de notre dernier congrès. Elle nous oblige donc. Point n’est besoin de faire valoir l’hypothèse chimérique d’une candidature unique, d’un parti unifié.
 
Comme je l’ai clairement soutenu, il s’agit d’une aspiration légitime de nos militants et sympathisants que nous ne pouvons décevoir en aucune manière. La démocratie en fait également une exigence naturelle. Et personne ne fera mentir cette idée ancestrale et historique selon laquelle tout parti politique est créé pour conquérir et exercer le pouvoir d’Etat. L’accompagnement n’est pas la règle.
 
Les questions de candidat unique, de parti unique, parti unifié, pensées uniques sont des questions révolues en Côte d’Ivoire.
Militantes, militants du PDCI-RDA et chers compatriotes, je vous invite à vous préparer pour les batailles électorales de 2015.
 
 
Je vous remercie