L'auditorium Adiko Niamkey de la Bourse du travail de Treichville s'est avéré exigu pour contenir les nombreux travailleurs venus célébrer hier, la fête du travail, à l'invitation de l'Union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire (Ugtci), leur centrale syndicale.
Le premier responsable de cette centrale, Joseph Léon Ebagnérin, a saisi l'occasion pour saluer la satisfaction de certaines des revendications posées lors de l'édition précédente de la fête du 1er mai. Il a cité pour les fonctionnaires, le déblocage des salaires gelés depuis 1988 et le paiement des avancements à compter de janvier 2014.
Pour les travailleurs du privé, la satisfaction majeure a été l'avènement du nouveau Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) à 60.000 fcfa.
«
S'agissant spécifiquement du Smig, il nous revient que certains employeurs n'ont, pour l'heure, pas accepté de se mettre en conformité avec la loi. Nous voulons appeler leur attention sur l'obligation qui est la leur, car la loi s'impose à tous », a-t-il indiqué.
Pour les travailleurs d'Abidjan et principalement ceux qui sont en 1ère catégorie, Joseph Ebagnérin a soutenu qu'ils doivent percevoir à la fin de chaque mois, 60.000 fcfa de Smig et 25.000 fcfa de prime de transport.
« Nous pensons qu'à l'heure d'aujourd'hui, aucun travailleur, même journalier, ne peut être payé sans bulletin de salaire et doit être déclaré à la Cnps », a-t-il ajouté. Le Sg de l'Ugtci a soutenu que conformément au nouveau code du travail, un relevé nominatif de salaire doit être remis à tout travailleur quittant l'entreprise, en plus du certificat de travail.
Ce qui lui permettra de faire vérifier l'effectivité de son immatriculation à la Cnps. Les attentes des travailleurs sont nombreuses, mais pour son cahier de revendications au titre de l'année 2014, l'Ugtci a retenu 12 résolutions et motions dont les plus importantes sont celles relatives à la réconciliation, à la sécurité des personnes et des biens, à la cherté de la vie, à la relance économique, à la création d'emplois, au dialogue social, aux droits et à la promotion des femmes.
Pour sa part, le représentant du patronat, Bernard N'doumi, a rassuré les travailleurs par l'aboutissement heureux des négociations en cours concernant les salaires minima garantis (Smig et Smag). N'go Bakayoko, directeur de cabinet adjoint représentant le ministre d'Etat, ministre de l'Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle a reconnu que tout n'est pas encore radieux pour les travailleurs de Côte d'Ivoire.
Il a rappelé qu'entre le 1er mai 2013 et le 30 avril 2014, 187 entreprises ont procédé à des licenciements collectifs pour motif économique, entraînant la perte de 3.518 emplois ; 210 entreprises ont observé le chômage technique, entraînant la perte temporaire de 4.694 emplois ; 115 conflits dont 10 avec arrêt de travail ont été enregistrés.
Célébration de la Fête du travail : Joseph Léon Ebagnérin (Sg de l'Ugtci) : ''Des employeurs refusent d'appliquer le nouveau Smig'' - Photo à titre d'illustration