En visite au Chili depuis le lundi 15 janvier, le pape François a rencontré mardi en début d’après-midi à Santiago un groupe de victimes d’abus sexuels commis par des prêtres.
Non annoncée au programme du pape, mais largement attendue, cette rencontre entre le pape et des victimes d’abus sexuels n’a pas surpris. Le sujet des abus sexuels est en effet un enjeu majeur de l’Eglise au Chili.
Le petit groupe de victimes a été reçu le pape François pour un tête à tête, rapporte notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine. Dans la plus stricte intimité, elles lui ont témoigné de leur histoire. Selon le Vatican, le pape François a alors «prié et pleuré» avec ces personnes dont l'identité est gardée secrète.
Le pape François avait déjà évoqué publiquement le sujet des abus sur des mineurs au Chili à deux reprises. Dans son premier discours de la journée, il a demandé «pardon» pour le «mal irréparable» commis. Le pape a aussi reconnu sa douleur ainsi que sa honte.
Plus tard dans la journée devant les prêtres et religieux de Santiago, il a de nouveau abordé la question, parlant alors d’un «grave et douloureux mal». Cette rencontre du pape François fait écho à son homélie prononcée lors de la messe célébrée le même jour devant 400.000 personnes. Il avait alors demandé de ne pas avoir peur de se «salir les mains» pour œuvrer à la réconciliation.
Au Chili, quelque 80 membres du clergé sont impliqués dans des affaires de pédophilie. La justice civile en a déjà jugé et condamné 45 et plusieurs affaires sont encore en cours de jugement. Parmi les dossiers les plus sensibles, celui du père Fernando Karadima, reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d'avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990. Il a été contraint à se retirer pour une vie de pénitence.
Chili: le pape François, ici dans la cathédrale de Santiago le 16 janvier, a rencontré en secret les victimes de prêtres pédophiles. REUTERS/Luca Zennaro