L'épisode El Nino va contribuer au dépassement sans doute de 1°C par rapport à la période préindustrielle, a souligné mercredi à Genève l'OMM.
L'année 2015 et la période depuis 2011 sont les plus chaudes jamais observées. El Niño contribue cette année au dépassement symbolique de 1°C par rapport à la période préindustrielle, a dit mercredi à Genève l'OMM qui appelle à limiter la hausse à 2°C à l'avenir.
Sur les dix premiers mois de l'année, la température moyenne en surface est supérieure de 0,73°C à la période de référence (1961-1990) et environ d'1°C par rapport aux années 1880-1899. Par continent, des records sont battus en Amérique du Sud et en Asie, où les pluies ont reculé, tandis que 2015 devrait figurer au deuxième rang des années les plus chaudes en Afrique et en Europe.
Quelques zones isolées sont plus froides, comme dans l'Antarctique, vers le nord-est du continent américain et une partie du nord de l'Atlantique.
«Tristes nouvelles pour notre planète!», a affirmé le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) Michel Jarraud. «L'état du climat mondial en 2015 fera date», a-t-il dit, à moins d'une semaine de l'ouverture de la Conférence mondiale sur le climat (COP21) à Paris.
Températures des océans en hausse
Le continent se réchauffe globalement plus que les mers et les hautes latitudes sont plus touchées. Mais les températures de surface de la mer et de profondeur des océans vont atteindre des indicateurs sans précédent. Sauf au sud du Groenland et dans l'extrême sud-ouest de l'Atlantique où elles seront plus froides que la normale. Le niveau de la mer est également en hausse.
M. Jarraud estime toutefois possible de limiter les émissions de gaz à effet de serre, même si elles ont aussi atteint un record. «Nous disposons des outils nécessaires pour agir», selon lui. «Mais maintenir le réchauffement à 1°C n'est pas possible», a-t-il averti devant la presse, avant la COP21. L'objectif de 2°C «est très utile. On sait que si on arrive à 4°C, les conséquences seront encore plus dramatiques», a souligné M. Jarraud.
Catastrophes naturelles
Le puissant épisode El Niño, amorcé pendant l'été 2014, devrait poursuivre ses effets sur le réchauffement jusqu'en 2016. Des conséquences ont déjà été remarquées dans les trois bassins océaniques dans le monde.
Plus largement, le changement climatique ne se fait pas sentir uniquement sur la hausse des températures. Des catastrophes naturelles, avec par exemple le typhon Haiyan aux Philippines, sont directement liées à la hausse du niveau des océans. Les zones côtières sont grignotées et l'eau salée se mêle aux réserves sous-terraines d'eau douce.
Pluies plus abondantes
Des canicules sont aussi intervenues. Par ailleurs, les pluies ont été plus abondantes et provoqué des inondations dans certaines régions d'Amérique du Nord et du Sud, en Europe du Sud-Est ou au Pakistan et en Afghanistan. Elles ont en revanche été rares en Amérique centrale et dans les Caraïbes. Des sécheresses ont été observées aux Etats-Unis ou en Indonésie.
La période 2011-2015 devrait aussi être la plus chaude jamais observée, selon les chiffres préliminaires disponibles fin septembre. Les températures moyennes dépassent de 0,57°C celles de la période de référence.
Autre préoccupation, le réchauffement concerne aussi le phénomène La Niña, qui caractérise le retour aux températures froides après un épisode El Niño. «Ce qui est considéré comme une année froide dorénavant ne l'aurait pas été avant 1979», a insisté M. Jarraud.
Climat : 2015, l'année la plus chaude