Les mouvements de prise de parole dans les rues d’Afrique de l’ouest valorisés à Abidjan : ‘’Politique de la rue : citoyenneté, engagement et prise de parole dans les espaces publics d’Afrique de l’ouest’’, c’est le thème du colloque international organisé en prélude à la 21è édition de la fête de la musique à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.
Prévu sur trois jours (19, 20 et 21 juin), le colloque a ouvert ses portes le jeudi 19 juin 2014 à l’Amphithéâtre de l’Ecole Nationale Supérieur de Statistique et d’Economie Appliquée (Ensea) de l’Université Félix Houphouët-Boigny. L’artiste sénégalais Simon Kouka, membre fondateur du mouvement citoyen ‘’Y’en a marre’’, a donné un aperçu de son rap engagé.
Ce colloque a pour objectif, selon le représentant du professeur Ramata Bakayoko-Ly, présidente de l’Université Félix Houphouët-Boigny, de valoriser les mouvements de prise de parole dans la rue.
M. Nicolas Frelot, conseiller à la Coopération à l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire a remercié les initiateurs dudit colloque qui donne l’occasion aux universitaires, artistes et activistes d’échanger sur la prise de parole dans les espaces publics. Pour M. Abdramane Kamaté, Directeur adjoint de l’Institut français d’Abidjan le colloque permettra aux acteurs de revoir leurs copies.
‘’Ce colloque arrive à point nommé parce qu’il permettra un échange d’idées et de mentalité. Notre université a connu trois classes d’âges pas toujours reluisantes. L’âge d’or dans les années 1980 où l’université était une université sous-régionale, l’âge de la crise dans les années 1990 qui a entraîné tous les maux et l’âge de la renaissance depuis 2012’’, a-t-il précisé.
Abordant le sous-thème «Art et politique : l’autre panafricanisme», le professeur de philosophie, Yacouba Konaté a signifié l’importance du Hip hop, du rap, du reggae qui ont impulsé la prise de parole dans la rue et favorisé l’expression des jeunes sur certains sujets à travers le ‘’flot’’ (langage propre au Hip hop), le poème et la musique. Il a invité les participants à ne pas rejeter du revers de la main les initiateurs de courants d’expressions.
Après la conférence inaugurale, la journée du jeudi a été marquée par deux ateliers. Le premier, «Prendre la parole : itinéraires de l’engagement et de la prise de parole publique» a été animé par les artistes – rappeurs Smockey du mouvement citoyen burkinabè «Balai citoyen» et Didier Awadi (Sénégal), l’orateur de l’ex-Sorbonne à Abidjan, Thabo Mbeki, le Béninois Urbain Amegbedji de l’Alternative citoyenne.
Le second, «Occuper l’espace : Modes d’action et esthétique de la contestation» a été abordé par le sénégalais de Y’en a marre, Simon Kouka, le rappeur Kajeem le blogueur Yoro (tous deux Ivoiriens), le béninois Patrick Hinnou (Universités de Bielefeld et Paris VIII). Un film sur «La révolte des Y’en a marre – Boy Saloum» a été projeté au Goethe Institut, à Cocody.
Ce vendredi, les échanges se poursuivront autour des questions «Une guerre de la rue ? La crise ivoirienne au prisme des grins et des agoras patriotiques», «Questions de génération ? Quand les cadets et les subalternes prennent la parole», etc. Celles-ci seront débattues par plusieurs invités, universitaires, artistes et activistes. La journée du samedi, consacrée au «Off» du colloque, replacera le débat dans la rue, à Adjamé avant le concert de clôture à l’espace Canal aux bois de Treichville avec «Les grandes voix», Didier Awadi, Kajeem, Nash, Smarty, Smockey.
Raph-Okaingni
Photo à titre d'illustration / Université de Cocody, Abidjan