Commandement militaire : Wattao débarqué du Ccdo

  • 23/07/2014
  • Source : Notre Voie
Le Lieutenant-colonel Issiaka Ouattara dit Wattao n’est plus le chef des opérations du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo). L’ex-chef de guerre pro-Ouattara a été remplacé hier à la tête du commandement de cette unité d’intervention par le Commandant Inza Fofana dit Grouman, patron de la brigade anti-émeute de Yopougon.

La passation de charges a eu lieu dans les locaux du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Le nouveau promu va diriger pendant six mois cette unité mixte spéciale chargé officiellement de lutter contre le grand banditisme et composée d’éléments issus de la police, de la gendarmerie et des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
 
Le départ de Wattao relève-t-il d’une rotation ordinaire des éléments du Ccdo comme le laisse croire certaines sources proches des autorités en charge des questions sécuritaires ? Difficile d’y croire, vu les tensions qui minent les Frci ces derniers temps et qui mettent en évidence un malaise entre l’ex-chef de guerre et la hiérarchie militaire.

Pour preuve, des soldats Frci, identifiés par des témoins comme étant des proches de Wattao, s’étaient opposés lundi dernier, au débarquement de leur chef du commandement militaire de la zone Abidjan sud. Ce soulèvement des hommes de l’ex-com-zone de Vavoua a eu lieu au camp EGS de Marcory où devrait se rendre le général Gaoussou Soumahoro commis à la passation des charges entre Wattao et le lieutenant Tuo Souleymane, nouveau chef désigné de la zone Abidjan sud. 
 
Le débarquement de Wattao du Ccdo qui intervient au lendemain de ces événements vient confirmer cette ambiance délétère qui prévaut au sein de l’armée. Le lieutenant-colonel Wattao entretenait, par ailleurs, des rapports tendus avec le commissaire divisionnaire Kouyaté Youssouf, premier responsable du Ccdo qui dépend du Conseil national de sécurité (Cns) présidé par le chef de l’Etat. 
 
Wattao réputé proche de Soro Guillaume, serait-il dans l’œil du cyclone ? De toute évidence, son éviction de deux postes de commandement importants en l’espace de deux jours apparait comme un indice éloquent d’un malaise au sein du régime Ouattara.
 
Jean Khalil Sella