Douleur et émotion ce jeudi 19 septembre 2013 au siège de l'UDPCI, à Angré Djibi II. Pour le 12è anniversaire de la disparition du fondateur de leur parti, les militants et sympathisants de l'UDPCI ont voulu marquer l'événement dans la sobriété et la dignité. « Nous sommes là pour nous souvenir de ce jeudi 19 septembre 2002 », a commencé le Dr Albert Toikeusse Mabri, président de l'UDPCI. La cérémonie a eu lieu dans la maison qui lui servait de résidence en 2002, au moment de la tragique disparition de son mentor. « C'est sous cet apatham, ce jour-là, qu'un journaliste m'a annoncé la mort de Robert Guéi, information confirmée plus tard par RFI. A pareille heure le 19 septembre 2002, j'ai compris que tout venait de s'écrouler, et que moi-même je n'étais à l'abri de rien », se souvient le successeur de l'homme fort de Kabacouma, la voix enrouée par l'émotion.
Expliquant comment il a échappé à la mort en cette terrible journée, il a rappelé avoir demandé à la servante de prendre ses deux petits enfants et de les mettre à l'abri chez une voisine, l'épouse d'un ministre, au bout de la même rue. « Après avoir fermé les portes, je suis sorti avec un pantalon jean déchiré, un sachet à la main, et j'ai marché jusqu'à la Riviera Palmeraie où je me suis réfugié pendant deux semaines », a-t-il relaté. Il a dénoncé les agissements du gouvernement d'alors, qui aurait instruit le préfet de Man, qui, à son tour, aurait ordonné à un commandant de gendarmerie de faire main-basse sur les véhicules de Robert Guéi dans le village de Gouessesso, non loin de Biankouma. Selon lui, ce sont des cargos qui ont convergé vers la résidence de l'ancien chef de la junte militaire pour la piller et emporter tout le parc auto. Et de réclamer, encore une fois, la tenue d'un procès pour permettre que la vérité éclate sur les circonstances de la mort du père-fondateur de l'UDPCI. « Nous attendons que le procès se déroule pour que ces personnes, qui sont encore là, s'expliquent. Nous sommes là pour nous souvenir des déclarations d'Affi N'Guessan, de Lida Kouassi, qui disaient que Robert Guéi est mort, qu'il a été tué au combat ». A en croire le Dr Albert Toikeusse Mabri, les militants et sympathisants de l'UDPCI étaient réunis hier pour se souvenir de toutes les pertes en vies humaines, matérielles, financières, le traumatisme de toute une région, occasionnés par la crise du 19 septembre 2002. Mais sans oublier celle plus récente de 2011. « Nous sommes là pour nous souvenir aussi des faits récents, où les mêmes ont saccagé et pilé des maisons. J'en suis une victime. Et quand j'entends des gens comme Affi qui parlent de leur maison pillée, Bro Grébé... Est-ce qu'ils peuvent nous dire qui a pillé chez Robert Guéi ? Qui a ôté la vie à Robert Guéi, Rose Doudou, Fabien Coulibaly ? Aujourd'hui, on veut conditionner la réconciliation à la réparation.
(…) Nous voulons une Côte d'Ivoire en paix et réconciliée. Abandonnons les discours trop politiciens », a dit Mabri Toikeusse. Pour lui, les militants de son parti et les parents de Guéi ont déjà pardonné. « Mais le pardon n'aura de sens que dans la vérité », a-t-il conclu. Avant son intervention, le sécrétaire général par intérim, le ministre Albert Flindé, a exhorté les militants à maintenir la flamme en vue de réaliser le rêve de l'illustre disparu de conquérir le pourvoir d'Etat avec son parti. Quant au deuxième secrétaire général adjoint, Blé Guirao, il a émis le vœu que toutes ces épreuvres contribuent à bâtir un parti fort et uni. Murielle et Ruffin Guéi, deux des enfants du défunt chef du CNSP, ont assisté à cette cérémonie.
H.O
Commémoration de la mort de Robert Guéi le 19 sept 2002 : l'UDPCI réclame toujours un procès - Photo à titre d'illustration