Les 17, 20 et 21 février 2014, des événements d’une rare violence ont provoqué de nombreux blessés et entraîné l’arrêt des cours à l’Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY.Face à cette situation préoccupante, le Conseil de l’Université, sur convocation de Madame le Professeur BAKAYOKO-LY Ramata, Présidente de ladite université, a tenu une session extraordinaire le jeudi 27 février 2014, de 15h30mn à 18h45mn, en vue d’examiner les faits et de faire connaître sa position.
I. Les faits
Le vendredi 14 février 2014, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a animé une conférence de presse relative à la mise en place d’un Conseil des Etudiants au sein de chaque université. Ce conseil se veut une association unique devant regrouper tous les étudiants. De larges extraits de cette conférence ont été donnés par la RTI.
Considérant que la création du conseil des étudiants constitue une dissolution de fait de toutes les associations existantes, la FESCI a organisé des manifestations qui ont paralysé l’Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY, le lundi 17 février 2014. Dans un souci d’apaisement, à la suite des discussions que les autorités académiques ont engagées avec les responsable de ce syndicat, Monsieur TOURE Mamadou, Conseiller du Président de la République en charge de la Jeunesse et des sports, a pris la Nation à témoin, en animant une conférence depresse, à l’issue de laquelle il a affirmé que le projet de création du Conseil des Etudiants ne signifie nullement la dissolution des associations des étudiants. Cet éclairage a permis à l’Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY de reprendre ses activités le mardi 18 février 2014.
Mais, contre toute attente, la situation sécuritaire a commencé à se dégrader le jeudi 20 février 2014. Selon le rapport du Doyen de l’UFR des Sciences Médicales, des éléments de la police universitaire, dont certains étaient armés, ont attaqué les étudiants qui assistaient à des cours dans les amphithéâtres. Le bilan médical a fait état de 51 blessés, dont un (1) dans un état très grave. Celui-ci a été admis en réanimation au CHU de Cocody pour des soins intensifs. Mais ses jours ne sont plus en danger.
Les scènes de violence se sont étendues aux autres UFR, notamment à l’UFR Sciences de l’Homme et de la Société où un étudiant a été agressé et deux autres entrainés dans la broussaille et laissés pour mort. Ces victimes ont eu la vie sauve grâce à l’intervention de certains enseignants et personnels administratifs et techniques.
La Présidente de l’Université et son équipe, les équipes décanales de l’UFR des Sciences Médicales et de l’UFR des Sciences de l’Homme et de la Société et le Directeur du CHU de Cocody, se sont mobilisés pour une prise en charge rapide des blessés.
Le vendredi 21 février 2014, dans la matinée, l’équipe de direction, conduite par Madame la Présidente, a rendu visite à l’équipe décanale de l’UFR des Sciences Médicales, puis s’est rendue au CHU pour s’enquérir de l’état de santé des étudiants blessés et manifester sa solidarité à leur égard.
L’équipe de direction a, par ailleurs, échangé avec les étudiants de Sciences de la Santé (environ 600 étudiants) à l’amphi 6 de l’UFR des Sciences Médicales, à l’issue d’une marche pacifique qui les a conduits sur l’esplanade de la Présidence de l’Université. Ces étudiants ont reçu avec beaucoup de satisfaction le message d’apaisement de Madame la Présidente qui a loué leur sens de la responsabilité.
Par la suite, l’équipe de direction a rencontré le Doyen de l’UFR des Sciences de l’Homme et de la Société et son équipe en début d’après-midi.
II. La position du Conseil de l’Université
Le Conseil considère que la maîtrise du calendrier académique 2013-2014 et l’instauration d’une paix durable sur le campus universitaire constituent une impérieuse nécessité et des objectifs prioritaires pour l’Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY.
En conséquence, le Conseil de l’Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, après délibérations,
1. Condamne avec fermeté les actes de violence inqualifiables à (’encontre des étudiants ;
2. exprime sa compassion et sa solidarité aux blessés ;
3. demande à la Présidence de l’Université de porter plainte contre toutes les personnes qui se sont rendues coupables de violences contre les étudiants ;
4. demande la prorogation de la réquisition de la police Nationale sur l’espace universitaire ;
5. décide de la suspension des activités de la police universitaire sur le campus, en attendant qu’une solution consensuelle, gage d’une paix durable sur l’espace universitaire, soit trouvée
6. invite à la reprise immédiate des cours.
Pour le Conseil de l’Université
HOUPHOUËT-BOIGNY
La Présidente
Communiqué du conseil de l’université Felix Houphouet Boigny - Photo à titre d'illustration