L’actualité du moment avec l’entrée en vigueur du péage de l’autoroute nous impose notre présence devant vous ce matin. Les tarifs, désormais connus, varient 2500 et 10 000 F.
Il est évident que face a ces tarifs, nous, Transporteurs professionnels regroupés au sein du Gie Pvtrci, qui comme nous avons l’habitude de le dire est un patronal, avons notre mot à dire.
Si le péage est une nécessité économique en matière d’entretien routier à laquelle aucun contribuable ne saurait se soustraire, il importe de faire quelques précisions dans le cas présent car, la comparaison que l’on tente d’établir pour faire passer cette pilule amère, n’a pas lieu d’être. Le contexte n’étant pas le même que dans les pays ou est appliqué depuis de longues années.
Sans chercher à être des privilégiés, les transporteurs ont payé un lourd tribut depuis le 19 septembre 2002 jusqu’à la crise postélectorale de 2010 avec des cars brûlés, des pillages, l’exacerbation du racket de tout genre, l’augmentation des divers intrants des véhicules.
Sans mot dire, dans un souci de contribution aux efforts d’accompagnement de l’Etat dans le contexte post-crise, les transporteurs n’ont pas répercuté les récurrentes augmentations des taxes et des intrants sur les prix des tickets de voyageurs.
Avant la décision finale de fixation des tarifs du péage, les propositions faites au cours des rencontres avec le gouvernement visait la lutte contre la cherté de la vie.
Nous avons proposé au départ 500 francs pour les véhicules particuliers, 1000 francs pour les massa, 2000 francs, pour les cars et 3 000 francs pour les camions.
Ces chiffres ont évolué au cours des discussions avec le gouvernement. Les derniers chiffres que nous suggérés sont les suivants :
Véhicules particuliers : 1 000 francs
Véhicules de moins de 34 places : 3 000 francs
Véhicules de plus de 35 places : 4 000 francs
Véhicules de 3.5 tonnes à 10 tonnes : 3 500 francs
Véhicules de 10 tonnes à 20 tonnes : 5 000 francs
Véhicules de plus de 10 tonnes : 10 000 francs
En cette année 2014 nous avons subi une forte augmentation de nos charges.
Le Smig est passé de 35 000 francs à 60 000 francs soit 71% d’augmentation, le minimum imposable du BIC (l’impôt sur le bénéfice) a connu une augmentation passant de 2 millions de F à 3 millions de francs.
De nouvelles taxes nous sont imposés : il nous est à présent le timbre de 100 F sur tout ticket voyageur supérieur ou égal à 5 000 F , le district d’Abidjan et d’autres communes tentent de nous faire payer au nom d’une certaine taxe à la publicité mobile des sommes faramineuses pour le simple fait d’inscrire le nom de nos entreprises sur nos véhicules.
La mesure d’exonération de la TVA sur l’achat de véhicule neuf qui avait pour objectif d’aider au renouvellement du parc auto a été supprimé en 2014, faisait rebondir le coût d’acquisition de véhicule neuf à hauteur de 18%.
Il est important que la population sache qu’en dépit de toutes ces augmentations, les tarifs sont demeurés à l’identique. Pour nous, c’est le sacrifice à consentir pour aider les populations a moins ressentir le coût élevé de la vie. Or toutes les activités comme l’approvisionnement des marchés en produits de grande consommation, de vivriers prennent socle sur le transport routier.
Le transport routier ivoirien est surtaxé.
Nous payons des patentes sur tout : patentes commerciales, sur le siège de l’entreprise, sur chacune des gares, sur chaque véhicule et le paiement de l’IGR, TSE ? FDFP, BIC sans oublier les impôts fonciers sur les ODP où sont situées nos gares (des sites dont nous ne sommes pas propriétaires)
Le transporteur se retrouve à payer plusieurs taxes sur le même sujet à savoir la carte de stationnement, les taxes de stationnement, les taxes communales.
En plus de ces innombrables taxes et impôts le transporteur est la première victime du racket de certains éléments de forces de l’ordre, de la SOAD, de l’OSER, des Syndicats.
Notre secteur est confronté à plusieurs maux :
La concurrence déloyale : des entreprises formellement constituées qui s’acquittent de tous leurs impôts sont confrontés à une concurrence déloyale de la part d’individus qui font du transport de façon informelle, ne payant pratiquement pas d’impôt.
L’accès à la profession n’est pas clairement défini toute chose qui favorise cette concurrence déloyale : nos clients deviennent eux même nos concurrents.
Aussi le péage apparaît il comme une charge supplémentaire que nous pourrons supporter pendant longtemps si les tarifs annoncés sont maintenus.
Car à titre d’exemple, pour une PME avec un parc de 10 véhicules c’est au moins 4.5 millions / mois (450 000 francs par véhicule) que le transporteur devra s’attendre à payer à raison de 7 500 F/ passage soit 15 000 F le voyage (en aller et retour).Cela représente 54 millions de dépenses imprévu au budget 2014.
Cela n’est pas supportable si l’on ne répercute pas tout ou partie d’une telle charge supplémentaire sur le prix du ticket. C’est une question de survie pour nos entreprises.
Le péage est une nécessité pour le développement du réseau routier ivoirien. Mais des tarifs élevés pour un secteur en difficulté provoqueraient la fermeture de plusieurs entreprises, occasionnant des pertes d’emplois directes et indirectes.
Le transporteur ivoirien dont les avis semblent ne pas compter dans la recherche de voie consensuelle pour un sujet si important est déçu et se sent un peu oublié dans les initiatives de développement.
Tout en demandant au gouvernement une révision des prix à la baisse nous réaffirmons notre soutien entier pour toutes les actions de développement, et dans ce cas précis notre réelle volonté de contribuer au développement du réseau routier ivoirien en adhérent à la politique du péage.
Le Président du conseil d’Administration
TOURE Almamy
Communiqué du GIE PVTRCI suite à l’entrée en vigueur du péage de l’autoroute - Photo à titre d'illustration