Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’guessan a dénoncé une volonté de ‘’musellement’’ de l’opposition, suite à la condamnation, vendredi, de Sam l’Africain à une peine de six mois de prison par le Tribunal d’Abidjan.
Pour Pascal Affi N’guessan, par ailleurs, président de l’Alliance des forces démocratiques (AFD,une plate-forme de l’opposition dont est membre le parti de Sam l’Africain), la condamnation de ce dernier ‘’constitue une volonté de musellement des opposantset d’anéantissement des partis politiques de l’opposition’’.
‘’Les avocats ont été suffisamment explicites. C’est la liberté d’opinion qui a été jugée et condamnée. C’est la liberté d’expression qui est en danger’’, poursuit M. Affi, présent à l’audience.
Il estime que cette ‘’décision politique’’ est ressentie comme ‘’l’absence de volonté du pouvoir de promouvoir la démocratie, de favoriser la libre expression, de permettre à l’opposition d’exister en tant que contre-pouvoir effectif’’.
‘’C’est donc une décision très dangereuse qui n’honore pas notre pays. Je ne crois pas que ce soit le meilleur message que nous puissions envoyer vers l’opinion internationale dans ces moments où nous avons pensé que l’acquittement de Mme Simone Gbagbo augurait d’un avenir de paix , de normalisation et de démocratie’’, ajoute le président du FPI.
La condamnation de Sam l’Africain,conclut M. Affi, ‘’nous rappelle qu’en fait la décision dont a bénéficié Mme Gbagbo, ne répond qu’à des calculs internes et que cela n’est pas un signal en faveur de la réconciliation nationale’’.
Écroué depuis deux semaines pour les infractions de « xénophobie et de tribalisme»,l’opposant Ivoirien, Sam Jichi Mohamed alias Sam l’Africain a été condamné vendredi par le Tribunal de 1ère instance d’Abidjan-Plateau à 6 mois d’emprisonnement ferme avec 500.000 FCFA d’amende pour des faits requalifiés en ‘’injures contre les ressortissants d’un groupe ethnique’’.
Animant un meeting,début mars à Yopougon (Ouest d’Abidjan) dans le cadre des activités de son parti politique, Sam l’Africain haranguait ses partisans par ‘’tu es président,tu es du Nord. Ton Premier ministre est du Nord. Le président de l’Assemblée nationale est du Nord, le président du Conseil Constitutionnel est du Nord, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) est du Nord... Si tu ne t’appelles pas Ouattara ou Soro, tu ne peux pas te rendre à la présidence…’’.
Ces propos lui ont valu l’interpellation par le parquet d’Abidjan, une semaine après les avoir tenus.
Photo à titre d'illustration : Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’guessan