Les trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel, nommés le 12 août dernier par décret présidentiel pour une durée de six ans, ont prêté serment hier devant le président de cette institution, le professeur Francis Vangah Wodié.
Il s’agit de Loma Cissé épouse Mato, magistrate hors hiérarchie, ancienne ministre de la Justice, Koffi Affoué Geneviève épouse Kouamé, magistrate hors hiérarchie, et Me Assi Emmanuel, avocat et ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats.
La cérémonie proprement dite a eu lieu au siège du Conseil constitutionnel au Plateau et a duré une vingtaine de minutes. Debout, la main droite levée, les trois personnalités ont juré d’exercer leur mission en toute impartialité dans le respect de la loi. Après le rituel qui marque leur entrée en fonction, les nouveaux juges constitutionnels ont été invités par le chef de leur institution à respecter scrupuleusement leur serment.
«Nous devons être honnêtes, indépendants et impartiaux. Nous ne sommes les avocats d’aucune cause qui soit en dehors de la Constitution. Nous sommes des juges dont le seul souci est de dire le droit dans le respect de la Constitution», indiquera Francis Wodié, avant de souligner la nécessité pour ses collègues et lui de préserver la paix.
Le Conseil constitutionnel version Ouattara est composé de personnalités jugées proches du chef de l’Etat ou des militants de son parti. Au nombre des conseillers fortement marqués figurent Matto Loma Cissé, précédemment conseillère spéciale d’Alassane Dramane Ouattara, à qui elle avait déjà délivré un certificat de nationalité ivoirienne dans des conditions jugées controversées par de nombreux acteurs de la scène politique ivoirienne.
A cette dernière s’ajoutent Hyacinthe Sarassoro (militant du Rdr) et Assi Emmanuel qui sont des avocats du Rdr et de son président, ainsi que le magistrat hors hiérarchie François Guéi. Ce dernier fut directeur régional de campagne du candidat Alassane Ouattara à l’ouest de la Côte d’Ivoire lors de la présidentielle de 2010.
Le président du Conseil constitutionnel lui-même n’est pas exempt de reproche en la matière. Chef de file des pro-Ouattara au Parti ivoirien des travailleurs (Pit), Francis Wodié avait appelé à voter pour l’actuel chef de l’Etat lors du deuxième tour de la dernière présidentielle. Des faits qui confortent les suspicions autour de l’institution chargée, entre autres missions, d’arbitrer le contentieux électoral.
Jean Khalil Sella
Photo à titre d'illustration / Célébration des 20 ans du conseil constitutionnel