Les joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2 pourront voir leur rémunération diminuée de façon temporaire, d'après un accord-cadre avec les clubs scellé mardi, qui n'est toutefois qu'une simple recommandation. Le restant du salaire des footballeurs sera versé à la fin de la saison, lorsque les droits télévisés auront pu être versés.
Les dirigeants et les footballeurs de Ligue 1 et de Ligue 2 ont scellé un accord invitant à une baisse "provisoire" des salaires afin de préserver la trésorerie des clubs face à la crise sanitaire, a appris l'AFP mardi 7 avril auprès du syndicat des joueurs (UNFP).
"Nous avons validé la recommandation. L'idée, c'est que les joueurs diffèrent une partie de leurs salaires d'avril pour permettre aux clubs de s'en sortir", a expliqué Philippe Piat, le président de l'UNFP, prônant un "effort provisoire" face à une "situation sanitaire dramatique" en raison de la pandémie de coronavirus.
"Accord cadre"
Cet "accord cadre" commun instaure un principe selon lequel les footballeurs acceptent une réduction temporaire de salaire, qu'ils toucheront "à la fin de la saison", lorsque les droits télévisés, actuellement gelés par les diffuseurs Canal+ et BeIn Sports, auront pu être versés, a expliqué un président de club de Ligue 1 joint par l'AFP. L'accord a été présenté mardi matin au ministère de l'Économie, qui doit désormais valider d'ultimes détails. "Mais cela ne coûte rien en plus à l'État", insiste ce dirigeant.
Cette réduction temporaire, qui s'ajoute aux économies déjà obtenues grâce au dispositif d'activité partielle mis en place par le gouvernement et activé par de nombreux clubs, sera calculée à partir d'un barème progressif, a encore développé Philippe Piat, avec des tranches en fonction du niveau de salaire perçu.
Simple recommandation
Les joueurs percevant moins de 10 000 euros dans le cadre de l'activité partielle, soit 70 % de leur salaire mensuel brut, ne seront pas concernés par ce dispositif. Au-delà, quatre tranches seront mises en place : 20 % de rémunération en moins en avril pour les joueurs gagnant entre 10 000 et 20 000 euros ; 30 %, pour ceux entre 20 000 et 50 000 euros ; 40 %, pour ceux entre 50 000 et 100 000 ; et enfin 50 % en moins pour ceux percevant plus de 100 000 euros par mois.
Il s'agit toutefois d'une simple recommandation : en vertu du droit du travail, "on ne peut obliger personne à y adhérer", a détaillé le dirigeant de l'UNFP, précisant néanmoins qu'"une grande majorité n'ira pas à l'encontre" de cet accord. "On leur conseille de l'accepter car il s'agit de sauver des emplois. Sans cet effort provisoire, la profession en pâtirait".
Alors que la question d'une baisse du salaire des joueurs agite toute l'Europe du football actuellement à l'arrêt pour cause de pandémie, et en particulier l'Angleterre, le sujet ne génère aucune tension ouverte en France, où le chômage partiel a constitué un premier amortisseur pour les clubs.
Avec AFP
Coronavirus : accord pour une baisse "provisoire" des salaires des footballeurs en France - Photo à titre d'illustration