Huit (8) Ivoiriens sur 10 ont conscience de la présence de la corruption dans le tissu social. Et face à cet état, il ya urgence qu’une action forte soit menée contre ce fléau aggravée après deux décennies de crise. C’est le constat fait à l’issue de la séance de présentation de l’état du fléau face aux députés ivoiriens, vendredi 25 octobre 2013.
«La lutte contre la corruption est une lutte pour la justice sociale. Il ne faut abuser de son titre et sa position, c’est encourager la corruption. Les députés ivoiriens doivent s’engager dans la moralisation de la vie publique car, 100 à 180 mille milliards de FCFA sont détournés par des dictateurs dans le monde et dont une grande partie appartient aux dirigeants africains».
Constat établit lors de la séance d’information des Experts de Transparency International, de l’ONUDC et du PNUD, du Réseau des Parlementaires Africains pour la Lutte contre la Corruption, ce vendredi, à l’initiative du Secrétariat National à la Gouvernance et au Renforcement des Capacités (Sngrc). Une séance qui a permis de situer les élus ivoiriens sur leur rôle et leurs responsabilités en matière de lutte anti-corruption. Et de l’impact de la corruption dans le développement des nations et des peuples.
Des communications essentiellement porté sur le cadre juridique international de lutte contre la corruption. Et ce, pour le renforcement de la participation et l’engagement du Parlement ivoirien dans la lutte contre la corruption en Côte d’Ivoire. Ce qui a requit l’engouement et l’attention dans les échanges avec les députés présents, (environs le tiers de l’hémicycle) sur la moralisation de la vie publique par cette campagne de la lutte contre la corruption.
Faisant la cartographie de la corruption les indicateurs de Transparency international et Mo Ibrahim ont été retenus pour l’état des lieux de la corruption en Côte d’Ivoire. Selon l’indice de Transparency international, en 2012 la Côte d’Ivoire a obtenu un score de 29/100 avec une place 130è/176 pays. Selon l’indice, Mo Ibrahim, portant sur la corruption des membres du gouvernement et des autorités Ivoiriennes, la Côte d’Ivoire enregistre le score 40/100 et 13è/52 pays. Au niveau de l’administration nationale la Côte d’Ivoire enregistre un score de 28,6/100 et classé 32è/52 pays.
Au niveau de la CEDEAO ; Transparency international la Côte d’Ivoire a un score de 29/100 et se classe 12è/15pays. Pour l’indice Mo Ibrahim, la Côte d’Ivoire enregistre le score de 40/100 et se classe 3è/15 pays, au niveau de la corruption des membres du gouvernement. Au niveau de l’administration, la Côte d’Ivoire enregistre un score de 26,6/100 et se classe 11è/15.
Au niveau de l’Uemoa, la Côte d’Ivoire enregistre un score de 29/100 et se classe 8è/8 au niveau de la corruption des membres du gouvernement. Au niveau de l’administration, la Côte d’Ivoire enregistre un score de 40/100 et se classe 1er/8pays. En ce qui concerne l’indice Ibrahim Mo, la corruption au niveau des membres du gouvernement, la Côte d’Ivoire enregistre un score de 26,6/100 et se classe 6/8 pays.
Echange entre les députés et Mme Chantal Uwimanan
Urgence d’une action des parlementaires
Si la Côte d’Ivoire a ratifié en novembre 2011 la Convention des Nations Unies Contre la Corruption, et la Convention de l’Union Africaine relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, il est temps, selon les panelistes que le pays passe à la phase de la répression. Avec pour objectif d’améliorer l’environnement socioéconomique dans le cadre de la bonne gouvernance.
Le représentant du SNGRC note à l’endroit des élus que la structure a déjà permis l’élaboration de plusieurs textes dont une charte d’éthique et un code de déontologie des Agents publics. Avec une adoption par le gouvernement ivoirien le 4 janvier 2013, d’un Plan National de Bonne Gouvernance et de Lutte contre la Corruption. Mieux, le 20 septembre 2013, deux ordonnances portant prévention et lutte contre la corruption et création d’une Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (organe anti-corruption) ont été signées par le Chef de l’Etat.
C’est à ce niveau que la représentante de Transparency International, Chantal Uwimawa, invite à plus de liberté et d’autonomie d’action au niveau de tous ces instruments de lutte contre la corruption. «Que le parlement ivoirien prennent des textes pour protéger ceux qui sont chargés de diriger les structures de lute contre la corruption, pour garantir leur indépendance. Car ceux qui attaquent la corruption, la corruption s’attaque à eux», a-t-elle averti.
Ce qui devra passer entre autres selon les différents panelistes par le renforcement du cadre juridique et institutionnel en matière de lutte anti-corruption. Donc, requiert la mise à contribution du Parlement ivoirien. «Les élus de la nation ont un rôle primordial dans la lutte pour le recul de la corruption, puisqu’ils ont pour tâche de contrôler les actions de l’exécutif».
Lors des débats, les différents élus intervenant feront savoir les dégâts de ce fléau dans le développement de la nation, tout en demandant l’implication de tous les ivoiriens dans la lutte.
«Les députés ont une grande responsabilité dans la lutte contre la corruption en Côte d’Ivoire », ont conclu les panelistes, étant donné qu’ils sont porte-parole du people. Ils sont alors invités à intégrer le Réseau Mondial des Parlementaires pour la Lutte contre la Corruption en sa section africaine: le Réseau des Parlementaires Africains pour la Lutte contre la Corruption.
Le Secrétariat National à la Gouvernance et au Renforcement des Capacités, annonce des campagnes de sensibilisation à l’endroit de la société civile ivoirienne et d’autres couches sociales.
H.M.
Corruption en Côte d’Ivoire: Les députés ivoiriens constatent les dégâts du fléau - Photo à titre d'illustration