Douze pour cent des jeunes filles de moins de 15 ans en Côte d'Ivoire vivent en couple, alors que 36% des jeunes filles de 18 ans sont déjà mariées, a indiqué mardi à Abidjan Daniel Dobrovoljec, chef de projet ProJustice, un programme pour le renforcement du système judiciaire en Côte d'Ivoire.
"En Côte d'Ivoire, bien que l'âge minimum de mariage soit fixé à 18 ans par la loi, 12% des jeunes filles de moins de 15 ans vivent en couple, et 36% des jeunes des jeunes filles de 18 ans sont déjà mariées", a dit M. Dobrovoljec, lors d'un séminaire sur les violences basées sur le genre.
Selon la législation ivoirienne, l'âge requis pour le mariage est fixé à 18 ans pour les jeunes filles et 20 ans pour les hommes. Cependant, certaines filles entrent en ménage de façon précoce, ce qui a parfois des répercutions sur leur santé ou sur leur cursus scolaire.
Le gouvernement ivoirien a lancé samedi la 27ème édition des "16 jours d'activisme sur la dénonciation et la lutte contre les mariages précoces forcés". Cette campagne s'achève le 10 décembre 2017, date marquant la Journée internationale des droits de l'Homme.
Durant ces "16 jours d'activisme" contre les violences à l'égard des femmes, il est prévu: une marche orange le 4 décembre 2017, une campagne de sensibilisation sur le mariage précoce au lycée des jeunes filles de Yopougon, dans l'Ouest d'Abidjan, et à Bondoukou (Est ivoirien).
Serge Tio, représentant du ministre de la Femme, de la protection de l'enfant et de la solidarité, a invité les journalistes à jouer un rôle majeur d'information en vue d'un changement radical de perception et de jugement de valeur sur les violences basées sur le genre.
ProJustice qui appuie l'Etat ivoirien, veut encourager les jeunes filles à choisir les carrières judiciaires afin d'accroître le nombre de femmes magistrates qui ne sont que 27% à peu près actuellement en Côte d'Ivoire. L'organisation récompense tous les ans les trois meilleurs étudiants en droit dans les quatre universités publiques du pays.
En Côte d'Ivoire, le mariage précoce est puni par la loi. Les sanctions civiles prévoient une nullité absolue de l'acte de mariage. Pour des cas "graves", le procureur de la République peut accorder une dispense. Au plan pénal, il est prévu une peine de un à cinq ans ou une amende de 360.000 F Cfa à 1 million F Cfa.
Le séminaire a été organisé par le ministère de la Femme, de la protection de l'enfant et de la solidarité en collaboration avec ProJustice et l'ONG Internews. Il a réuni des journalistes et des acteurs de la société civile.
PIG/ap/ls/APA
Daniel Dobrovoljec, chef de projet ProJustice