Par Jean Claude Coulibaly « Le malheur des uns fait le bonheur des autres », a-t-on coutume de dire. Cette vérité se vérifie en ce moment au FPI. Après la confirmation des charges contre Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale, la donne au FPI a totalement changé.
L’once d’espoir à laquelle s’accrochaient les inconditionnels de Laurent Gbagbo, s’est aujourd’hui estompée. Au point que la redistribution des cartes s’impose actuellement au sein du FPI. Si pour le moment, certains font encore de la résistance, il n’en demeure pas moins que des caciques comme Pascal Affi N’Guessan qui longtemps attendu dans l’antichambre, commence à avoir des démangeaisons. Le président du FPI croit à un destin national. (…) Affi N’Guessan veut se construire une carrure nationale.
La confirmation des charges de Laurent Gbagbo ouvre devant lui un boulevard. Certainement, la prochaine réunion du comité central apportera plus d’éclaircissement à cette question. Il est clair que le FPI doit faire un choix douloureux entre continuer de soutenir aveuglement Laurent Gbagbo ou mettre Pascal Affi N’Guessan sur orbite pour 2015. Mais apparemment, le natif de Bongouanou n’a pas attenduses camarades du comité central pour dérouler son agenda caché. Toujours est-il que pour l’heure, sa candidature à la prochaine présidentielle (…)
L’aile dure du FPI ruine les chances de candidature d’Affi en 2015
Pascal Affi N’guessan n’a jamais été accepté et adopté par la machine FPI. Et cela, le fils du planteur Ettien Affi en est convaincu. Lui qui dans un sursaut de rattrapage a tenu à organiser la fête de la liberté du FPI à Bongouanou. L’ancien maire de Bongouanou, on le sait, bien que bombardé président du parti frontiste, vivait un véritable spleen, et ne jouaitqu’un rôle de faire-valoir, l’accès au cercle de décision lui étant quasi interdit sous l’ère Gbagbo. L’on se souvient du drame silencieux qu’il vécut des années durant lorsque, sans aucune considération pour lui, Laurent Gbagbo fit jeter sa compagne en prison et qu’il suppliait chaque jour ce dernier de lui rendre sa dulcinée, avec qui il vit à présent le parfait amour.
Après la fin de la carrière politique du fondateur du FPI, Laurent Gbagbo écroué à la Haye et qui a vu ses charges confirmées le 12 juin dernier, Affi veut à présent prendre une belle revanche et se positionner comme probable candidat à l’élection présidentielle de 2015. Avec dextérité, le fils d’Ettien Affi ouvre son agenda secret. Il veut le FPI de Laurent Gbagbo. Il veut en être le porte-étendard lors des prochaines joutes électorales. Il est convaincu que le destin ne lui a finalement pas joué un si mauvais tour en lui offrant aujourd’hui sur un plateau d’or, à la mort politique de Gbagbo, la haute direction d’un parti qui l’avait jadis écrasé. Mais ce que le natif de Bouadikro, dans la souspréfecture de Bongouanou oublie, c’est qu’il n’a jamais été adopté par la communauté de caudataires qui croient détenir la licence de propriété du Front populaire ivoirien.
Le cercle d’apparatchiks invétérés que les observateurs de la scène politique ivoirienne qualifient sous le sobriquet fort câlin de BAD (Bété, Akyé, Dida) travaille à ruiner l’agenda camouflé du président du FPI. Eux qui durant des années ont réussi à faire de Pascal Affi N’guessan le souffre-douleur et le grand frustré du Front Populaire Ivoirien (FPI) sous l’empire de l’homme dont le refus d’une défaite électorale occasionna la mort de 3000 personnes et qui a dû regagner l’une des douze cellules de la prison néerlandaise de Scheveningen, dans le quartier pénitentiaire de la CPI. Affi aux yeux des ces caciques du FPI demeure une coquille vide du parti. Ils sont prêts à tout pour qu’Affi continue d’être la marionnette de façade que cache mal le langage démagogique de la géopolitique du FPI.
Moussa Kéita (MK)
Pascal Affi N'guessan / Président du FPI