Depuis le 26 janvier 2019, le RHDP est le nouveau parti présidentiel. Il regroupe le RDR, fondé par Alassane Ouattara, l’UDPCI de Mabri Toikeusse, des franges du MFA, du PIT et de l’UPCI (Upéci). Pour autant, ces partis n’ont pas été formellement dissouts au sein du RHDP. Leurs militants et cadres vont progressivement constituer la structure du nouveau parti qu’Alassane Ouattara veut voir sur pied d’ici deux mois. Ces partis, comme le RDR, seront ainsi « de facto » vidés de leur substance mais devraient garder une existence légale.
Au RHDP, il y a certains mots qui fâchent : disparition, dissolution, absorption. On prèfère parler de « transferts de compétences ». A l’échelon local, tous les secrétaires de sections des formations composants le RHDP ont désormais la casquette du nouveau parti. Mais tous gardent leurs prérogatives. « Le maillage local permettra une meilleure couverture, explique Adama Bictogo du RHDP. Puis se mettront en place les structures : coordinations, secrétaires départementaux, délégations régionales, comité central et conseil politique… La mayonnaise prendra au fur et à mesure que les activités du RHDP seront menées », ajoute-t-il.
De source autorisée, on explique que le RDR par exemple n’aura plus d’activité en tant que parti. Pour autant le nom « RDR » subsistera, comme une coquille vide. Cela a donné lieu à des débats houleux entre juristes. Le « transfert de compétences » aurait ainsi permis de gagner du temps en s’épargnant des congrès de dissolution de chaque formation membre du RHDP. « Ce qui aurait retardé la tenue du congrès RHDP. »
Face aux inquiétudes exprimées, notamment au sein des petites formations alliées du RDR, quant à leur éventuelle disparition, cette solution apparaît comme un compromis acceptable. Mais cette organisation devrait déboucher sur des instances pléthoriques. On s’attend par exemple à un bureau politique du RHDP comptant plusieurs milliers de personnes. Par ailleurs, quid des militants qui refuseraient d’adhérer au RHDP pour rester au sein de leur formation initiale ? Les débats de juristes promettent de continuer.
Alassane Ouattara (notre photo) veut voir le RHDP sur pied d’ici deux mois. © REUTERS/Thierry Gouegnon