Les propos tenus à Jeune Afrique par le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, qui n'exclut désormais plus de briguer un troisième mandat en 2020, font débat en Côte d’Ivoire. D’autant qu’ADO n'a pas toujours tenu ce discours...
Dans un entretien paru dans l’édition n°2995 de Jeune Afrique(actuellement en kiosques ou disponible ici en édition digitale), le chef de l’État ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO), envisage la possibilité d’effectuer au moins un troisième mandat. « La nouvelle Constitution m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020. Je ne prendrai ma décision définitive qu’à ce moment-là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes », déclare-t-il dans nos colonnes.
Aussitôt, une coalition de l’opposition ivoirienne, Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), faisait savoir qu’une telle perspective serait « anticonstitutionnelle, inacceptable et irréalisable », y voyant une « provocation ». Hostile par principe à la limitation des mandats présidentiels, Alassane Ouattara a varié, sur cette question, au fil des années.
Un flou entretenu
En mai 2015, le chef de l’État affirmait qu’il n’envisageait pas de 3e mandat à la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), lors d’un entretien en marge de la 50e réunion annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) qui se tenait fin mai 2015 à Abidjan. « Le président de la Côte d’Ivoire a déclaré au Dr Nkosazana Dlamini-Zuma qu’il se retirera après son second mandat comme président, s’il est élu [en octobre] », indiquait alors un communiqué de l’UA...
Côte d’Ivoire : comment le discours d’Alassane Ouattara sur le 3e mandat a évolué