Six ans presque jour pour jour après leur disparition, les familles des quatre disparus du Novotel vont connaître le dénouement du procès qui se tient en ce moment à Abidjan. Les plaidories des parties civiles se tiennent ce mercredi 5 avril 2017. Elles seront suivis des réquisitoires puis, la semaine prochaine, des plaidoiries de la défense.
Dernière ligne droite à la cour d'assises de Yopougon, où les débats ont été rondement menés. Les avocats des familles des victimes vont à présent revenir point par point sur les témoignages qui accablent les prévenus, jugés pour l'enlèvement et l'assassinat de quatre personnes, le 4 avril 2011.
L'accusation va se pencher de nouveau sur l'instruction de la juge française Patricia Simon, qui a décrit par le menu le calvaire des quatre hommes enlevés au Novotel pour être tabassés et achevés au palais présidentiel. Aussi sur l'enquête menée par l'adjudant-chef Darney, qui décrit entre autres les échanges radio sous nom de code militaire ordonnant de prendre un colis à l'hotel Novotel pour le livrer à la présidence - désignée sous le sobriquet de Lingo. Enfin et surtout les avocats des parties civiles vont évoquer le témoignage de l'un des accusés, le milicien Max Landry Yoro Tapeko, qui accuse le commissaire Osée Loguey d'être l'organisateur de l'expédition au Novotel.
Tous ces éléments et bien d'autres devraient être repris par l'avocat général, qui pourra dans ses propos requérir jusqu'à la prison à perpétuité pour les meneurs de ce kidnapping mortel.
La défense, elle, s'emploiera la semaine prochaine, comme lors des débats, à expliquer que tout cela n'est que fables et balivernes et que c'est l'armée française ou les Nations unies qui se sont rendues coupables de la mort de Stéphane Frantz di Rippel, Raoul Adeossi Cheliah Pendian et Yves Lambelin lors des bombardements contre la présidence.
Dix hommes comparaissent depuis le 21 février dernier pour l'enlèvement et l'assassinat de quatre personnes à l'hôtel Novotel d'Abidjan en avril 2011. © Sia KAMBOU / AFP