Michel Legré, beau-frère de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire Simone Gbagbo, arrêté en 2004 pour enlèvement, séquestration et assassinat puis libéré dans l’affaire de la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, est décédé à Abidjan, a appris dimanche l’AFP.
Michel Legré "est malheureusement décédé ce matin. Je n’en sais pas plus", a déclaré à l’AFP Franck Anderson Kouassi, cadre du Front populaire ivoirien (FPI), le parti fondé par l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
"Il est décédé chez lui", a précisé un journaliste proche du FPI, citant des proches de M. Legré.
Le journaliste indépendant Guy-André Kieffer a disparu le 16 avril 2004 sur un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu’il avait rendez-vous avec Michel Legré.
Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations financières, notamment dans la filière cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.
Michel Legré avait été arrêté et détenu en mai 2004 pour enlèvement, séquestration et assassinat dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Kieffer.
En octobre 2004 il avait été mis en examen par le juge français Ramaël. Mais en octobre 2005, il avait bénéficié d’une mise en liberté provisoire.
Récemment, un témoin du procès de Simone Gbagbo pour "crimes contre l’humanité", a déclaré à la barre que Kieffer, avait été "exécuté, son corps incinéré" sous les ordres de l’ex-Première dame, se référant aux propos de l’un de ses chefs.
"Kieffer a été exécuté par le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, sous les ordres de Simone Gbagbo", dont il était le chef de la sécurité rapprochée, a affirmé à la barre Moïse Metchro Harolde Metch.
Connu sous le nom de "commandant Hôtel ou Colonel H", ce témoin était auparavant le "chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP)", l’une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d’Ivoire sous l’ex-président Laurent Gbagbo de 2000 à 2011.
Le 21 juin, Mme Gbagbo avait demandé que progresse l’enquête sur la disparition du journaliste.
"On m’accuse, on me salit (...) Que l’enquête concernant cette affaire aille à son terme!", avait lancé Mme Gbagbo, qui a déjà été entendue par la justice française dans cette affaire.
La cour d’assises d’Abidjan juge depuis le 31 mai l’ancienne première dame, 67 ans, pour "crimes contre l’humanité", "crimes contre les prisonniers de guerre" et "crimes contre les populations civiles", commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
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