La justice ivoirienne a précisé jeudi 26 décembre 2019 les accusations formulées contre Guillaume Soro. Selon le procureur Richard Adou, l’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de 2020 préparait « une insurrection civile et militaire » pour s’emparer « incessamment » du pouvoir. Pour étayer ces accusations, le procureur a diffusé un enregistrement et a montré aussi des photos d’armes saisies.
Lors de sa conférence de presse, le procureur Richard Adou a listé des saisies effectuées par les services. Il y aurait notamment cinq gilets par balle, trois mitrailleuses lourdes, quatre missiles anti-char, une dizaine de Kalachnikov, des caisses de munitions.
Tout ceci récupéré dans des bureaux abidjanais de Guillaume Soro, ainsi qu’à la station balnéaire d’Assinie, confirmation faite par une source proche du dossier.
Il n’y a certes pas de quoi faire un coup d’État avec ce mini arsenal, mais du côté du gouvernement, on rappelle que Guillaume Soro était au pouvoir, lorsqu’après la crise post-électorale, il avait signé l’interdiction de posséder des armes à feu.
Pour le procureur, ces saisies sont la preuve qu’il préparait une déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Surtout en recoupant cette saisie avec un enregistrement sonore où il parle d’un soulèvement populaire avec l’aide de l’armée.
Du côté des soroïstes, c’est Me Affoussi Bamba, l’une des avocates de l'ancien chef du gouvernement, qui s’est exprimée jeudi soir sur Facebook après la conférence de presse du procureur. Si elle a reconnu l’authenticité de cet enregistrement, elle affirme qu’il date de 2017.
À l’époque, Guillaume Soro était président de l’Assemblée nationale et tentait de déjouer un complot ourdi, selon elle, par Alassane Ouattara.
Le procureur Richard Adou lors de sa conférence de presse, jeudi 26 décembre 2019. © REUTERS/Thierry Gouegnon