Abidjan - Des dizaines de policiers étaient postés jeudi matin devant la salle où doit se tenir le congrès du parti de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo dont la justice a demandé le report, a constaté l’AFP.
Trois camionnettes bâchées, deux à l’effigie des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) et une de la Brigade anti-émeutes (BAE), sont stationnées devant le Palais des sport de Treichville, un quartier d’Abidjan, où est prévue le congrès de jeudi à dimanche, selon un photographe de l’AFP.
Les policiers ne portent ni casques ni boucliers, alors que 6.000 militants du Front populaire ivoirien (FPI) sont attendus dans la matinée dans cette enceinte.
Le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a menacé mercredi soir de sanctions les participants au congrès du FPI, dont la justice ivoirienne a exigé le report.
Elle a agi à la demande de Pascal Affi N’Guessan, actuel président du parti et candidat à sa propre succession et qui s’oppose aux partisans de l’ancien président Gbagbo détenu par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
"Les contrevenants à cette décision subiront la rigueur de la Loi", a prévenu M. Bakayoko dans un communiqué.
Des cadres du FPI ont indiqué mercredi soir ne pas être capables de faire appliquer cette mesure, les militants, venus des quatre coins de la Côte d’Ivoire, n’étant pas joignables selon eux avant leur arrivée au Palais des sports.
Le parti est en proie à de vives divisions entre les partisans de Laurent Gbagbo, qui veut reprendre depuis sa cellule la tête du parti qu’il a fondé, et ceux de M. N’Guessan, son ancien Premier ministre, qui aspire à participer à la présidentielle de 2015 sous la bannière du FPI.
Ce dernier a demandé à la justice un report du 4e congrès du FPI qui doit désigner le chef de l’opposition au président Alassane Ouattara. M. N’Guessan a également assigné des cadres du FPI en justice pour faire annuler la candidature de Laurent Gbagbo.
L’ancien chef de l’Etat tente de reprendre la direction du parti bien qu’emprisonné depuis trois ans à La Haye où la CPI le jugera en juillet 2015 pour "crimes contre l’humanité" en lien avec les violences postélectorales de 2010-2011.
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Des dizaines de policiers étaient postés jeudi matin devant la salle où doit se tenir le congrès du parti de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo