Petit vent de panique ce lundi matin au lycée international Jean Mermoz d’Abidjan. Un groupe de jeunes a pénétré l’enceinte de l’établissement privé qui compte 1 500 élèves pour empêcher les cours et semer une belle pagaille.
Une manifestation de colère tandis que les syndicats de fonctionnaires contestent une réforme des retraites et une dépréciation de leurs pensions. Le secteur de l’enseignement est particulièrement touché. Des fonctionnaires observent une grève depuis près d’une semaine.
« A priori, ce serait les élèves des écoles qui sont en grève, qui sont rentrés en grand nombre dans l’école en jetant des cailloux, qui ont essayé un peu de semer la panique au niveau des [élèves de, NDLR] sixièmes… Après le bouche-à-oreille, tous les parents sont arrivés.
On a essayé de récupérer les enfants, parce que forcément on n’est pas très rassurés. C’est des « on dit », on ne sait pas vraiment ce qui est arrivé. Il n’y a pas eu de bobos mais il y a quand même des gens qui sont rentrés dans l’école. Donc, forcément, en terme de sécurité, pour les parents, c’est un peu la panique », ont raconté certains parents d'élèves.
« On attend mais il y a une certaine pagaille », ont dit d’autres parents. « Il y a eu plus de peur que de mal », a conclu une autre personne. Pas de bobos, donc, mais une belle pagaille.
Jets de pierres et fumigènes
C’est vers 9h30, heure locale, qu’un groupe de jeunes Ivoiriens s’est présenté devant la porte d’accès du lycée Jean Mermoz à Cocody. Une cinquantaine de manifestants exigeaient visiblement que le mouvement de grève dans la fonction publique, et particulièrement dans l’enseignement public, soit aussi suivi dans le privé.
Après avoir jeté des pierres et fait exploser quelques fumigènes, les assaillants ont réussi à pénétrer l’enceinte après quelques bagarres et échauffourées avec le personnel du lycée et les employés de la société de gardiennage.
« Plutôt des adultes, et ils se sont immédiatement précipités dans les salles de classe les plus proches de l’entrée, explique le proviseur du lycée, Jean-François Rousset. Les élèves ont été confinés dans leur salle de classe. Le message est passé rapidement en primaire, secondaire et maternelle. Au bout d’un quart d’heure, il n’y avait plus de panique, au-moins au niveau des élèves. Ça a duré en tout une dizaine de minutes ».
On dénombre un responsable de la vie scolaire blessé au cuir chevelu. Apparemment, les motivations des manifestants n’étaient pas que syndicales puisque des téléphones portables et des portefeuilles ont été dérobés au cours de ces échauffourées.
Les élèves, eux, ont été confinés dans des salles de classe. Rapidement alertées, les forces de l’ordre sont intervenues pour chasser les manifestants. Les parents d’élèves sont ensuite venus récupérer leurs enfants, ce qui a semé une belle pagaille devant l’enceinte.
Les fonctionnaires en grève depuis plus d'une semaine
Pour pouvoir réparer quelques vitres et portes endommagées, et mettre en place une cellule psychologique pour les élèves qui en éprouvent le besoin, le lycée rouvrira non pas mardi mais mercredi, indique le proviseur. Des scènes similaires ont eu lieu dans d’autres établissement ce lundi. Le ministre de la Fonction publique et les syndicats de fonctionnaires devaient se rencontrer dans l'après-midi.
Photo à titre d'illustration