Lors de la rébellion armée de 2002 et la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire, les parties en conflit ont utilisé des mercenaires, affirment des experts indépendants de l'ONU.
"Durant sa visite, le Groupe de travail a reçu des informations concordantes selon lesquelles les deux parties opposées pendant la crise de 2002 et la crise post-électorale de 2011 auraient utilisé des mercenaires", indiquent Patricia Alias et Anton Katz du Groupe de travail de l'ONU sur l'utilisation des mercenaires à l'issue vendredi d'une mission de quatre jours à Abidjan.
Au cours de son séjour, le Groupe de travail de l'ONU a rencontré des membres du gouvernement, des députés, des autorités judiciaires, des représentants de la société civile, la communauté diplomatique et des agences onusiennes.
"Les informations sont très cohérentes, tous les rapports disent qu'il y a eu des mercenaires, des milices et des groupes armés qui ont lutté des deux côtés, pendant les deux crises", a soutenu Patricia Alias face à la presse.
En 2002, sous la présidence de Laurent Gbagbo, une rébellion armée favorable à Alassane Ouattara a coupé littéralement la Côte d'Ivoire en deux pendant près d'une décennie.
Les élections de sortie en 2010 ont été marquées par des violences ponctuées par une guerre entre forces pro-Gbagbo et forces pro-Ouattara qui ont fait au moins 3.000 morts dans le pays.
Le Groupe de travail qui affirme n'avoir eu aucune preuve de la présence de mercenaires aux mains de la justice ivoirienne invite le gouvernement à "renforcer le processus d'enquêtes relatives aux violations des droits de l'homme, à poursuivre leurs auteurs et à s'assurer que les victimes obtiennent réparation".
Insistant sur le fait que le mercenariat est "un phénomène transfrontalier qui ne peut être combattu qu'avec l'étroite collaboration d'autres pays en particulier les pays limitrophes", le Groupe de travail recommande et à la Côte d'Ivoire et aux pays ouest africains de "renforcer leur coopération régionale afin de lutter contre les mercenaires et leur impact négatif sur les droits de l'homme".
Le Groupe de travail recommande également l'adoption de la convention internationale contre le recrutement, l'utilisation, le financement et l'instruction de mercenaires.
Un rapport du Groupe de travail sur sa mission est attendu au Conseil des droits de l'homme des Nations unies prévu en septembre 2015.
Côte d'Ivoire : des mercenaires utilisés dans les récentes crises (ONU) - Photo à titre d'illustration